Ce qu’il faut retenir des 20 propositions du «plan Trump» pour la paix à Gaza

Les premiers points du plan pour la paix à Gaza présenté par Donald Trump lundi à la Maison-Blanche, assez vagues, décrivent l’objectif de faire du territoire palestinien une « zone déradicalisée, exempte de terrorisme, qui ne représentera plus une menace pour ses voisins », et « reconstruite dans l’intérêt de sa population ». Sa mise en œuvre prévoit ensuite un échange d’otages et de prisonniers, et des corps des tués.

- Les forces israéliennes se retireront jusqu’à une ligne convenue afin de préparer la libération des otages. Pendant ce temps, toutes les opérations militaires, y compris les bombardements aériens et d’artillerie, seront suspendues, et les lignes de front resteront gelées jusqu’à ce que les conditions soient réunies pour un retrait complet par étapes.

Passer la publicité

- Dans les 72 heures suivant l’acceptation publique de cet accord par Israël, tous les otages, vivants ou décédés, seront rendus.

- Une fois tous les otages libérés, Israël libérera 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité ainsi que 1700 Gazaouis détenus après le 7 octobre 2023, y compris toutes les femmes et tous les enfants détenus. Pour chaque otage israélien dont la dépouille sera restituée, Israël restituera les dépouilles de 15 habitants de Gaza tués.

Désarmement et amnistie du Hamas et aide humanitaire à Gaza 

- Une fois tous les otages rendus, les membres du Hamas qui s’engagent à coexister pacifiquement et à déposer les armes bénéficieront d’une amnistie. Ceux qui souhaitent quitter Gaza bénéficieront d’un passage sûr vers des pays d’accueil.

- Dès l’acceptation de l’accord, l’aide humanitaire sera envoyée dans la bande de Gaza, incluant, comme prévu dans l’accord du 19 janvier 2025, la réhabilitation des infrastructures (eau, électricité, égouts), la réhabilitation des hôpitaux et des boulangeries, et l’entrée des équipements nécessaires pour déblayer les décombres et ouvrir les routes.

- L’aide sera distribuée par les Nations unies et ses agences, le Croissant-Rouge ou d’autres institutions internationales n’ayant aucun lien avec l’une ou l’autre des belligérants, et le point de passage de Rafah rouvrira dans les deux sens.

Passer la publicité

Un Conseil de Paix dirigé par Trump et une zone économique spéciale

Un gouvernement transitoire temporaire sera assuré par un «comité palestinien technocratique et apolitique», chargé d’assurer le fonctionnement quotidien des services publics et municipaux. Il sera composé de Palestiniens qualifiés et d’experts internationaux, sous la supervision et le contrôle d’un nouvel organe international de transition : le «Conseil de paix», qui sera dirigé et présidé par le président Donald J. Trump, avec d’autres membres et chefs d’État qui seront annoncés ultérieurement, dont l’ancien Premier ministre Tony Blair. Cet organisme gérera la reconstruction de Gaza jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne ait achevé son programme de réforme, conformément à la proposition franco saoudienne, et puisse gouverner Gaza de manière sûre et efficace.

Un plan de développement économique visant à reconstruire et à dynamiser Gaza sera élaboré par un groupe d’experts ayant déjà contribué au développement des villes modernes du Moyen-Orient. Il devra «attirer et faciliter» des investissements qui créeront des emplois et permettre le développement de Gaza. Une zone économique spéciale sera créée, avec des tarifs douaniers et des taux d’accès préférentiels.

Pas de départ forcé de populations palestiniennes

Personne ne sera contraint de quitter Gaza, et ceux qui souhaitent partir seront libres de le faire et de revenir. «Nous encouragerons les gens à rester et leur offrirons la possibilité de construire une Gaza meilleure», dit le plan.

Le Hamas désarmé et démobilisé 

Le Hamas et les autres factions ne joueront aucun rôle de gouvernement à Gaza, «que ce soit directement, indirectement ou sous quelque forme que ce soit». Toutes les infrastructures militaires, y compris les tunnels et les installations de production d’armes, seront détruites et ne seront pas reconstruites. Un processus de démilitarisation de Gaza sera mis en place sous la supervision d’observateurs indépendants. Il comprendra la mise hors service définitive des armes, soutenu par un programme de rachat et de réintégration financé par la communauté internationale, le tout vérifié par les observateurs indépendants. La nouvelle Gaza s’engagera pleinement à construire une économie prospère et à coexister pacifiquement avec ses voisins.

Une force internationale de stabilisation 

Pour s’assurer que le Hamas et les factions respectent leurs obligations et que Gaza ne représente aucune menace pour ses voisins ou sa population, les États-Unis et leurs partenaires arabes et internationaux déploieront immédiatement «une force internationale de stabilisation temporaire (FIS ou ISF en anglais)». Elle formera et soutiendra les forces de police palestiniennes à Gaza, avec l’aide de la Jordanie et l’Égypte.

Passer la publicité

Cette force collaborera avec Israël et l’Égypte pour aider à sécuriser les zones frontalières de Gaza, avec la participation des forces de police palestiniennes nouvellement formées. Il est essentiel d’empêcher l’entrée de munitions à Gaza et de faciliter la circulation rapide et sécurisée des marchandises afin de reconstruire et de revitaliser Gaza. Un mécanisme de désescalade sera convenu entre les parties.

Pas d’occupation de Gaza et retrait des forces israéliennes

Israël n’occupera pas et n’annexera pas Gaza. À mesure que l’ISF établira le contrôle et la stabilité, les forces israéliennes se retireront progressivement en cédant le territoire de Gaza qu’elles occupent aux FSI (Forces de sécurité intérieure. Elles se retireront à terme complètement de Gaza, à l’exception d’une présence dans le périmètre de sécurité qui restera en place jusqu’à ce que Gaza soit sécurisée contre toute menace terroriste renaissante. Même si le Hamas retarde ou rejette ce plan, les mesures humanitaires seront quand même mises en œuvre dans les zones transférées par l’armée israélienne aux ISF.

Déradicalisation et perspective d’un futur État palestinien

Un processus de dialogue interconfessionnel sera mis en place pour «tenter de changer les mentalités et les discours des Palestiniens et des Israéliens» en mettant l’accent sur les avantages que peut apporter la paix. À mesure que le redéveloppement de Gaza progressera et que le programme de réforme de l’Autorité palestinienne sera mis en œuvre, les conditions pourraient enfin être réunies pour ouvrir une voie crédible vers «l’autodétermination et la création d’un État palestinien», que «nous reconnaissons comme l’aspiration du peuple palestinien». «Les États-Unis établiront un dialogue entre Israël et les Palestiniens afin de convenir d’un horizon politique pour une coexistence pacifique et prospère», conclut le plan.