Surprise à l'Assemblée nationale en plein débat sur le budget 2026. Un amendement visant à "taxer les bénéfices des multinationales proportionnellement à leur activité réellement réalisée en France", porté par LFI, a été adopté en première lecture, mardi 28 octobre en début de soirée, de façon inattendue. Cet "impôt universel" sur les multinationales, inspiré de l'association Attac et de l'économiste Gabriel Zucman, pourrait rapporter 26 milliards d'euros au budget de l'État, selon ses défenseurs.
Imaginée pour lutter contre l'évasion et l'optimisation fiscale, la mesure a recueilli les voix des différents groupes de gauche et celles du Rassemblement national, contre celles du camp gouvernemental (207 contre 89).
Une adoption en première instance contre l'avis du gouvernement
Pour le ministre de l'Économie, Roland Lescure, si cet amendement venait à se retrouver dans le texte définitif, ce serait "20 milliards d'ennuis" en plus pour la France, a-t-il fustigé. Rappelant que le pays est signataire de plus de 125 conventions fiscales avec 125 pays, il a estimé que les entreprises visées pourraient se retourner contre les tribunaux français, dénonçant selon lui une "double taxation". "Nous venons de rajouter 22 milliards de pressions fiscales sur les entreprises, nous venons d'assommer l'économie", a commenté pour sa part le député Renaissance Pierre Cazeneuve.
"On propose seulement que le taux qui existe déjà dans la loi soit effectivement appliqué", a défendu le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, pour qui la taxe est "tout à fait compatible avec la législation française" et "internationale".