Acier recyclé, 100 000 LED, 30 tonnes... Les cinq anneaux olympiques installés sur la tour Eiffel

A moins de 50 jours de l'évènement, les cinq anneaux olympiques ont été installés le 7 juin 2024 sur la tour Eiffel, à 70 mètres de haut, au-dessus de Paris. Les cercles rouge, vert, bleu, noir et jaune entrelacés, représentant les cinq continents, ont été accrochés entre le premier et le deuxième étage, tenant grâce à des câbles.

"Aux Jeux, on appelle ces anneaux géants les 'Spectaculars' et on pouvait difficilement faire plus spectaculaire que la tour Eiffel. La tour Eiffel, c’est Paris, c’est la France. On voulait créer une image dont tout le monde se souviendra", précise Tony Estanguet, président de Paris 2024, dans un communiqué.

"Sentiment de flotter au-dessus de Paris"

L'organisation rappelle ainsi qu'à chaque édition, les anneaux olympiques ont toujours pris place dans un lieu iconique de la ville hôte : le Tower Bridge à Londres en 2012, le Parc de Madureira à Rio en 2016 ou la Baie d’Odaiba à Tokyo en 2021. 

Sur franceinfo, Jean-François Martins, président de la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (Sete), souligne sa "fierté" et notamment du "défi technique" : "Quand Paris 2024 et la maire de Paris nous ont proposé d'accueillir les anneaux sur la tour, c'était avec beaucoup de fierté évidemment, mais aussi un sentiment de fidélité à notre histoire : la tour Eiffel est un défi technique ! Gustave Eiffel et ses ingénieurs ont réussi à monter, en deux ans, deux mois et quelques jours, une tour de 300 mètres de haut en plein Paris. Nous, en deux jours et quelques heures, on a réussi à monter des anneaux de 30 tonnes du sol de la tour, de les assembler, de l'élever et de les fixer avec la fixation la plus légère possible pour avoir ce sentiment de flotter au-dessus de Paris... C'est encore un nouveau défi technique réussi par la Tour Eiffel".

"Le projet était confidentiel"

A noter : ces anneaux sont "made in France" : ils ont été fabriqués en acier recyclé dans le plus grand secret par Arcelor Mittal. Selon France Bleu Nord, "on ne cache pas sa fierté sur le site Arcelor Mittal de Dunkerque".

C'est dès le mois de novembre dernier que l'acier est arrivé "sous forme de gros pavés, produits en France, sur les sites Arcelor Mittal du Creusot et de Chateauneuf (Loire), explique Gwendola Herman, cheffe de département du train continu à chaud à Arcelor Mittal Dunkerque. Une fois réchauffé à 1 250 degrés, l'acier a été laminé en utilisant des cages de laminage à chaud, comme des rouleaux à pâtisserie pour réduire l'épaisseur du produit". Malgré les immenses bobines expédiées sur le site Arcelor de Denain (Nord), aucun employé de l'atelier concerné n'était au courant du projet d'anneaux olympiques : "Le projet était confidentiel", précise la responsable à France Bleu.

Du fer de la tour pour les médailles

Ces anneaux ont d'abord été assemblés au sol, dans la nuit du 6 au 7 juin, mesurent 13 mètres de haut, avec un diamètre de 9 mètres chacun et pèsent, ensemble, 30 tonnes, précise la Direction des Sports de Radio France. Des grues les ont ensuite hissés, sur la face située côté Seine. Équipés de 100 000 LED basse consommation - "autant que quelques fers à repasser", précise l'organisation -, ils brilleront en couleur la journée et en blanc la nuit. Ces anneaux resteront suspendus jusqu'à la fin des Jeux paralympiques. 

Ces anneaux seront d'ailleurs visibles par tous lors de certaines épreuves : la tour Eiffel est en effet le décor des compétitions de beach-volley, quand l’Arena Champ de Mars accueillera le judo et lutte. La "Dame de fer" est plus que jamais au cœur de Paris 2024 : si la structure a été une source d'inspiration des designs des podiums, un morceau de fer d'origine de la tour Eiffel a permis de créer les médailles olympiques elles-mêmes.