En Thaïlande, l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra formellement mis en examen pour lèse-majesté
Ces poursuites ont le potentiel de créer de nouveaux remous. En Thaïlande, la justice a formellement mis en examen, mardi 18 juin, Thaksin Shinawatra pour lèse-majesté pour des déclarations vieilles de neuf ans, des accusations que l'ancien Premier ministre nie.
"Aujourd'hui, un procureur a mis en examen Thaksin Shinawatra et le tribunal a accepté l'affaire", a indiqué un communiqué du Bureau du procureur général.
Le milliardaire âgé de 74 ans doit se présenter devant le tribunal au plus tard mardi. Le procureur l'avait déjà mis en examen fin mai mais, malade du Covid-19, l'ancien Premier ministre n'avait pu comparaître.
L'inculpation se base sur des déclarations tenues en 2015 lors d'une interview en Corée du Sud, quelques mois après un nouveau coup d'État des généraux, cette fois-ci contre sa sœur, Yingluck Shinawatra.
Thaksin Shinawatra, ultra-populaire au début des années 2000, élu en 2001, réélu en 2005, et chassé du pouvoir par un putsch en 2006, est au cœur d'un nouveau feuilleton judiciaire, qui rappelle ses deux décennies de frictions avec la monarchie et l'armée.
Son clan conserve de l'influence par le biais du parti familial, Pheu Thai, qui dirige la coalition actuellement au pouvoir.
Thaksin Shinawatra doit se présenter devant le tribunal plus tard mardi. Le procureur l'avait déjà mis en examen fin mai mais, malade du Covid, l'ancien Premier ministre n'avait pu comparaître.
La mise en examen se base sur des déclarations tenues en 2015 lors d'une interview en Corée du Sud, quelques mois après un nouveau coup d'État des généraux, cette fois-ci contre sa soeur, Yingluck Shinawatra.
Plus de 270 personnes ont été poursuivies pour lèse-majesté
La loi sur la lèse-majesté, considérée comme l'une des plus sévères au monde de ce type, expose les accusés à des peines allant de trois à quinze ans d'emprisonnement.
Ce texte a été détourné pour étouffer toute voix contestataire à des fins politiques, notamment dans la foulée des manifestations géantes de 2020 et 2021 réclamant une refonte en profondeur de la monarchie, ont dénoncé ces dernières années des groupes de défense des droits humains.
Depuis les contestations populaires, plus de 270 personnes ont été poursuivies pour lèse-majesté, selon un collectif d'avocats thaïlandais.
Thaksin a vécu à l'étranger entre 2008 et 2023 pour fuir des condamnations en Thaïlande pour corruption et abus de pouvoir, qu'il estimait liées à son engagement politique contre des institutions jugées biaisées en faveur de la monarchie et des militaires.
Il est rentré au pays en août dernier, mais au prix d'un pacte secret avec ses anciens rivaux, selon des experts.
À peine rentré, il a bénéficié d'une grâce royale qui a réduit sa peine de prison de huit à un an. Mais il n'aura passé en tout que six mois en détention, en très grande partie dans un hôpital de Bangkok en raison de son état de santé et de son âge.
Avec AFP
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