Nucléaire iranien : le guide suprême d'Iran se dit sceptique sur l'issue des pourparlers avec les Etats-Unis

Une déclaration peu optimiste. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a fait part, mardi 20 mai, de son scepticisme quant à l'issue des pourparlers sur le nucléaire en cours entre l'Iran et les Etats-Unis. "Nous ne pensons pas que [les pourparlers actuels] aboutiront à quelque résultat que ce soit", a déclaré lors d'un discours à Téhéran l'ayatollah Ali Khamenei, ajoutant que nier le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium était "une grosse erreur".

Iran et Etats-Unis, ennemis depuis quatre décennies, ont entamé le 12 avril sous médiation du sultanat d'Oman d'importants pourparlers sur l'épineux dossier du nucléaire iranien. Des responsables américains ont publiquement fait part de leur opposition à tout enrichissement d'uranium par l'Iran.

S'abstenir de "dire des bêtises"

Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette demande comme une ligne rouge, contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire. Dimanche, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène les négociations pour l'Iran, a affirmé que son pays continuerait à enrichir de l'uranium "avec ou sans accord" avec les Etats-Unis.

Son interlocuteur américain, l'émissaire pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, avait estimé plus tôt que les Etats-Unis "ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu'un pour cent de capacité d'enrichissement" à l'Iran. Les négociateurs américains devraient s'abstenir de "dire des bêtises", a tancé mardi Ali Khamenei, ultime décideur sur les questions stratégiques. "Nous n'attendons la permission de personne" pour enrichir l'uranium, a insisté le guide suprême.

Les Etats-Unis s'étaient retirés en 2018, sous la première présidence de Donald Trump, d'un accord multilatéral sur le nucléaire conclu trois ans plus tôt avec l'Iran. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que la Chine et la Russie, sont parties prenantes de l'accord. Le texte prévoyait la levée des sanctions internationales visant l'Iran en échange d'un encadrement de son programme nucléaire par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Selon l'instance onusienne, l'Iran respectait ses engagements jusqu'au retrait américain, qui a été assorti du rétablissement des sanctions américaines.