Impôts, taxe Zucman, dette : que contient le plan budgétaire des Écologistes ?

Impôts, taxe Zucman, dette : que contient le plan budgétaire des Écologistes ?

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Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti des Écologistes. ALAIN JOCARD / AFP

Se disant prêts à gouverner avec la gauche, les Écologistes ont présenté, jeudi, une feuille de route budgétaire pour réduire le déficit public. Ils affirment faire de la «justice fiscale» le maître mot de leur stratégie.

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Leur tour est venu. Après la présentation du contre budget socialiste, les Écologistes se sont eux aussi prêtés à l’exercice budgétaire. Ce «plan de sortie de crise», composé de 24 pages, a donné lieu à une réunion avec les forces de gauche, hors LFI, afin de se préparer en cas d’appel à gouverner.

Marine Tondelier, patronne des Verts, a assuré, lors de la présentation du plan, que celui-ci « ne remplace absolument pas le programme du Nouveau Front populaire » . La nouvelle feuille de route des Écologistes se justifie par le «contexte spécifique» nécessitant des «mesures spécifiques». Ce programme, proche de celui des socialistes, a été salué par le patron des députés PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, sur X, le qualifiant de «très convergent». La droite avait, quant à elle, largement critiqué les socialistes sur leurs propositions.

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Sur le constat, les Verts jugent l’évolution du déficit «préoccupante» et regrettent «la politique de l’offre» menée par le Président de la République depuis 2017. D’après le parti, les 3.300 milliards de dette sont à incomber à «la politique de soutien aveugle aux entreprises». Les Écologistes estiment que ce choix a mené à la perte de 62 milliards d’euros.

S’ils étaient appelés à gouverner, les écolos envisagent une réduction du déficit français de 11,7 milliards d’euros en 2026. Leur stratégie permettrait de ramener le déficit à 3,7% en 2030 contre 2,8% selon les prévisions de François Bayrou pour 2029. Les socialistes, quant à eux, renvoient à 2032 le passage du déficit sous la barre des 3%.

«Justice fiscale»

Le programme comprend aussi la taxe Zucman, devenue un totem à gauche. Inscrite également dans le budget des socialistes, cette dernière vise à taxer, à hauteur de 2%, les foyers dont le patrimoine excède les 100 millions d’euros. Le programme prévoit également la réforme du pacte Dutreil, un dispositif qui permet de faciliter la transmission d’entreprise en allégeant son coût fiscal. Les Écologistes souhaiteraient réduire cet abattement à 50%, contre 75% aujourd’hui, «au-delà des 50 millions d’euros».

Toujours selon ce même programme de 24 pages, le parti entend épargner «les classes moyennes et les personnes au travail» des augmentations d’impôt, et cibler plutôt «les rentes, les ménages les plus riches, les multinationales et les secteurs fossiles.» Les Écologistes souhaitent «la prolongation de la contribution exceptionnelle des grandes entreprises» ainsi que «la taxe des superprofits» en ciblant notamment «les rentes de l’industrie pétrolière et gazière».

Dans la lignée de ce qu’il revendique comme une «justice fiscale et écologique», le parti a l’intention d’instaurer «une taxe kérosène sur les vols intérieurs, hors Outre-mer et Corse» dès 2026. Une taxe qui concernerait les «grands voyageurs aériens» est aussi étudiée pour 2027. À cela s’ajoute aussi la mise en place d’un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) climatique.

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Concernant les dépenses, le plan prévoit «une augmentation progressive des salaires des professeurs de 15% sur 5 ans» à travers une enveloppe supplémentaire de 6,1 milliards d’euros dédiée aux services publics. Le programme fait aussi état de «l’abrogation de la mesure d’âge à 64 ans» contenue dans la réforme des retraites de 2023, mais le parti ne s’étend pas davantage sur le sujet. Les 24 pages inscrivent aussi la création progressive d’un «RSA jeune». Très européens, les Verts entendent aussi augmenter la contribution de la France au budget de l’Union à hauteur de 5,7 milliards. En 2023, la France avait participé à hauteur de près de 26 milliards d’euros.