Après sa condamnation, l’éditocratie d’extrême droite vole au secours de Marine Le Pen
Mieux que ses avocats, les médias amis se sont distingués dès l’énoncé du délibéré condamnant Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité. Son avocat donc, mais aussi le président du parti, Jordan Bardella, les cadres du RN et les électeurs d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) défilent à l’antenne depuis lundi 31 mars pour répondre aux sollicitations. Sans surprise, BFMTV et CNews se démarquent.
Mardi matin, Maxime Switek, sur BFMTV, commentait les propos de la veille sur TF1. « C’est une décision politique. Marine Le Pen le dit, c’est une décision politique. Neila (Latrous, cheffe du service politique de la chaîne – N.D.L.R.), c’est une décision politique ? » La réponse est dans la question. Sur CNews, la journée de gueule de bois a commencé par l’éditorial de Pascal Praud : « Il est possible que nous ayons perdu en France le mode d’emploi de la démocratie », avance-t-il tranquillement. C’est que « le calme, la dignité, la combativité » de sa championne face à Gilles Bouleau (le journaliste qui a rendu ses couleurs à l’interview politique de la première chaîne) l’obligent.
Des journalistes qui crient à la « vexation élitaire » et au « dynamitage »
La température est un peu montée par la suite. Vers 14 heures, le 180 Minutes Info réécrivait le délibéré : la dirigeante du parti d’extrême droite n’aurait pas dû être soumise à l’exécution provisoire d’inéligibilité, car elle n’est « plus en mesure de réitérer ». L’avocate Vanessa Edberg a eu beau tenter le parallèle avec ces délinquants « connus des services de police » qui présentaient un « risque de trouble à l’ordre public », elle était dépassée : « C’est complètement inaudible pour les Français », s’est écrié le journaliste de la chaîne Yohann Usaï, alors que des « milliers de délinquants » courent les rues, que « les OQTF » (sic) mettent le pays à feu et à sang. Même Ivan Rioufol, présent en plateau, était plus mesuré… y compris par rapport à son ancien journal, le Figaro.
L’éditorial du journal de Dassault, titré « Le « droit » contre le « peuple » », dénonçait mardi le « dynamitage assumé de la candidature la plus populaire ». Vincent Trémolet de Villers se plaçait du côté des « tenants de la souveraineté populaire, qui considèrent qu’une caste s’est emparée du trésor démocratique et qu’elle dépossède les électeurs de leur premier pouvoir : le vote ». Du côté des petits, en somme, contre « la vexation élitaire, qu’elle soit médiatique, culturelle ou judiciaire, (qui) est l’engrais le plus efficace pour faire pousser l’insurrection civique ». C’est sans doute la première (et dernière) fois qu’il utilise le terme. Mais que n’écrirait-on pour hâter la révolution conservatrice…
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