Attaque à la grenade à Grenoble : "Toutes les limites sont dépassées", dénonce le ministre de l'Intérieur
"Toutes les limites sont désormais dépassées, en termes de violence", dénonce vendredi 14 février sur franceinfo le ministre de l'Intérieur en déplacement à Grenoble (Isère). "Ce qui s'est produit ici est absolument inadmissible, inacceptable", ajoute Bruno Retailleau qui s'est exprimé devant un bar où une grenade a explosé mercredi soir, blessant douze personnes, dont six grièvement, selon le dernier bilan.
"Là on est sur une opération criminelle inédite puisqu'on a utilisé des techniques de guerre, avec une grenade très spécifique qui a un double effet : 3 000 petites billes qui sont faites pour blesser. Il y a aussi un effet blast [ou effet de souffle : les lésions provoquées par le souffle d'une explosion]", précise le ministre. Bruno Retailleau évoque "un contexte de trafic, de criminalité organisée". "Compte tenu de cette hyperviolence, il faut revoir de fond en comble notre approche pour combattre à armes égales. Nous retrouverons bien entendu celui ou ceux qui ont fait ça", affirme-t-il, alors que la police recherche toujours activement l'auteur de l'attaque, qui s'est introduit cagoulé et armé d'un fusil d'assaut vers 20h15 dans le bar Aksehir, où se trouvaient de nombreux clients.
"Dans une procédure administrative particulière, un Codaf - comité départemental anti-fraude - s'est tenu. Cet établissement avait fait l'objet de recherches, d'investigations. Et un certain nombre de trafics décelés. Il était sous le coup procédure administrative de fermeture qui n'avait pas encore été annoncée", assure le ministre. "Là encore il y a donc un contexte particulier. Il n'y a jamais de hasard", explique Bruno Retailleau. "J'annoncerai cet après-midi la nouvelle doctrine de lutte contre le narcotrafic", poursuit-il. "À Grenoble en 2024, il y a eu 48 fusillades qui ont fait six morts. Grenoble fait partie d'une vingtaine de villes qui nous préoccupent énormément", a-t-il ajouté.