Un maire de la Loire refuse de scolariser les enfants d'un groupe de gens du voyage installé illégalement

Le Figaro Lyon

Une décision illégale mais parfaitement assumée par l’édile. Le maire d'Andrézieux-Bouthéon, François Driol (DVC), refuse de scolariser les enfants d'un groupe de gens du voyage qui occupe illégalement un terrain sur sa commune depuis dimanche. L'édile de cette ville de 10.000 habitants, située à une quinzaine de kilomètres a l'est de Saint-Étienne (Loire), présente ce choix comme une réponse au refus de cette communauté d'une quarantaine de caravanes de se garer sur l'aire d'accueil existant sur la commune. Une aire partiellement occupée par un autre groupe, mais où il reste suffisamment de place selon lui.

«Andrézieux bénéficie d'une aire de grand passage, qui peut accueillir des groupes comprenant jusqu'à 120 caravanes. Malgré cela, nous subissons de temps à autre des occupations sauvages, qui sont parfaitement inadmissibles, martèle au Figaro François Driol, élu sans étiquette en 2020 et estampillé divers centre par les services de l'État. Alors quand ces gens sont venus me dire qu'il fallait scolariser leurs enfants, je ne m'en suis pas senti obligé». 

«S'ils déplacent leurs caravanes, j'accueillerai leurs enfants»

Le droit à l’éducation étant inconditionnel, la loi française dispose que «les élèves issus de familles itinérantes (...) sont, comme tous les autres enfants des deux sexes âgés de six à seize ans présents sur le territoire national, soumis au respect de l'obligation d'instruction et d'assiduité scolaire quelle que soit leur nationalité». Les familles ont le devoir depuis 2021 de demander une autorisation de scolarisation aux communes. 

Le maire qui se dit soutenu par son équipe municipale se présente comme «un social libéral attaché à la protection des populations en situation de précarité, qu'elles soient sédentaires ou voyageuses». «S'ils déplacent leurs caravanes sur l'aire d'accueil, j'accueillerai leurs enfants à l'école dès le lendemain, d'ailleurs 13 enfants du groupe qui est déjà présent y sont scolarisés, assure-t-il. Je reconnais que dans cette histoire les enfants sont un peu pris en otage mais je n'ai pas pris cette décision à la légère. Si une décision de justice ou une réquisition du préfet m'ordonne de faire autre chose, je m'y soumettrai sans difficulté. »

François Driol décrit les branchements illégaux sur le réseau d'eau et d'électricité de la commune, ainsi que les rejets d'eaux usées et de déchets. Il a sollicité une procédure d'expulsion auprès de la métropole de Saint-Étienne et de la préfecture. Sollicité, l'entourage du préfet dit ne pas vouloir s'exprimer sur le sujet, mais assure suivre le dossier.