Milliardaires : qui sont les gagnants et les perdants de 2024 ?

Pertes colossales ou, à l’inverse, bond en avant spectaculaire... Les milliardaires de la planète ont connu des fortunes diverses en cette année 2024 marquée par un marasme économique quasi-généralisé et une forte instabilité géopolitique. À en croire l’indice Bloomberg, qui a dévoilé ce samedi son classement des personnalités les plus riches du monde, fondé sur l’analyse des capitalisations boursières de leurs sociétés, le millésime qui vient de s’écouler a surtout profité aux milliardaires américains. Elon Musk, patron controversé de Tesla, X et Starlink, futur membre du gouvernement de Donald Trump, domine toujours les grands de ce monde avec 452 milliards de dollars de fortune. Depuis janvier, il a gagné 223 milliards de dollars, en raison, notamment, de l’emballement des marchés boursiers pour ces actifs dans la foulée de l’élection du candidat républicain.

Juste derrière viennent les empereurs de la tech américaine Jeff Bezos et Mark Zuckerberg, à la tête de fortunes estimées respectivement à 243 et 212 milliards de dollars. Eux aussi terminent l’année dans le vert avec des gains respectifs de 66 et 84 milliards de dollars. Ils sont suivis de près par le cofondateur de la firme technologique oracle, Larry Ellisson, qui a gagné 63 milliards de dollars en 2024, ce qui porte sa fortune totale à 190 milliards de dollars. 

La tech apparaît décidément comme le secteur d’activité le plus lucratif cette année : dans le top 10 du classement figure également Larry Page, co-fondateur de Google, en 6e position avec 171 milliards de dollars, et Serguei Brin, autre cofondateur du célèbre moteur de recherche en 7e position avec 161 milliards de dollars. Ils sont talonnés par l’emblématique fondateur de Microsoft Bill Gates et son ancien comparse Steve Ballmer, respectivement à la tête de fortunes de 161 milliards et 149 milliards de dollars. Tous ont gagné des dizaines de milliards en 2024.

Les champions du luxe à la peine

L’année qui s’achève n’a pas été un bon cru pour Bernard Arnault, seul milliardaire du top 10 à ne pas évoluer dans le secteur de la technologie. La baisse de sa fortune est à relier directement avec les performances de son groupe en Bourse (LVMH). Alors qu’il avait été couronné homme le plus riche du monde en juin devant Jeff Bezos, l’homme d’affaires français dégringole à la 5e position, accusant une perte de près de 30 milliards de dollars. Sa fortune a chuté d’un peu plus de 15%, selon Bloomberg. Dans le même temps, le cours de LVHM, dont il est l’actionnaire majoritaire, s’est replié de près de 14% depuis le 1er janvier 2024.

La conjoncture n’est pas meilleure pour les autres champions du luxe français, Françoise Bettencourt (L’Oréal) et François Henri Pinault (Kering), qui occupent respectivement les 20e et 90e rangs du classement et ont perdu respectivement 24 et 13,7 milliards de dollars en 2024. Là encore, cette dégringolade est la conséquence de la chute de leurs actifs en bourse. Le cours de L’Oréal a chuté de 23% en 2024, quand celui de Kering, plombé par les mauvaises ventes de Gucci, a chuté de 41%.

Ces capitaines d’industrie ont pâti d’une série de vent contraire au cours des douze derniers mois, à commencer par le recul de la consommation sur le marché chinois, connu pour être l’un des plus importants pour le secteur. Passé la période faste des Jeux olympiques, leurs activités ont été frappées de plein fouet par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’instabilité politique qui a suivi. Ce brouillard institutionnel et économique a refroidi les investisseurs. Plus globalement, après une période d’euphorie ayant suivi la fin de la crise sanitaire, le marché du luxe fait les frais d’un ralentissement généralisé du secteur du luxe, avec, notamment, des ventes en berne. À noter toutefois la percée du PDG français de l’armateur CMA CGM Rodolphe Saadé, qui a gagné 7,9 milliards de dollars en 2024 (soit une augmentation d’un peu plus de 24%). Capitaine d’industrie et patron de média (La Provence, La Tribune, BFMTV et RMC), il est désormais à la tête d’une fortune de près de 30 milliards de dollars et se hisse à la 58e place du classement mondial.