Les États-Unis en ont connu vingt depuis 1976. Mais le millésime 2025 s’annonce plus risqué que d’ordinaire. Depuis ce 1er octobre à minuit, le pays est en situation de «shutdown». Faute d’accord budgétaire du Congrès, des centaines de milliers de fonctionnaires sont mis au chômage technique. Si l’arrêt des activités «non-essentielles» va surtout compliquer le quotidien des Américains, il va également affecter le secteur touristique, avec des conséquences sur le trafic aérien et la visite de musées et de parcs nationaux.
Retards et annulations de vols, aéroports au ralenti
Le shutdown affecte les aiguilleurs du ciel et les agents de sécurité des aéroports, avec des conséquences attendues sur le trafic des vols internationaux et intérieurs. Toutefois, considérés comme des «travailleurs essentiels», ces employés sont tenus de rester en poste, mais ne toucheront pas de salaire (ils seront versés après le shutdown). En principe, pas de chaos total dans le ciel américain, mais la pression exercée sur le secteur aérien occasionnera probablement des retards et des annulations, ainsi que des temps d’attente allongés aux points de contrôle.
Passer la publicitéDu côté du transport ferroviaire, aucune perturbation n’est à prévoir. «Amtrak poursuivra l’exploitation normale de son réseau ferroviaire de transport de voyageurs», assure la compagnie nationale qui, bien que bénéficiaire de financements publics, fonctionne comme une entreprise indépendante.
Fermeture des parcs nationaux et des musées ?
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Les parcs nationaux américains pourraient être durement touchés par la fermeture du gouvernement. Si les modalités ne sont pas encore fixées, un plan de contingence établi en 2024 prévoit la fermeture de la majorité des sites en cas de «shutdown». Le Grand Canyon, qui a accueilli 4,9 millions de visiteurs l’an dernier, l’un des trois parcs les plus fréquentés du pays, figure parmi les lieux directement concernés. Selon la National Parks Conservation Association, jusqu’à 433 sites pourraient fermer. Les précédents épisodes montrent des impacts variables : en 2013, 8 millions de visites avaient été annulées en 16 jours, tandis qu’en 2019, plusieurs parcs étaient restés accessibles, mais sans services.
Certains États choisissent de financer leur maintien : l’Utah avait conservé l’accès à ses cinq grands parcs en 2023, et le Colorado avait pris des mesures similaires. Pour le moment, les autorités locales affirment vouloir protéger l’accès aux sites si une nouvelle fermeture fédérale survient. Quant aux musées, ils pourraient eux aussi se retrouver sans visiteurs. Le Smithsonian, l’organisme en charge des musées américains, a annoncé que ses établissements resteraient ouverts au moins jusqu’au 6 octobre, grâce à des fonds antérieurs. L’institution supervise 21 musées et le zoo national, principalement à Washington, ainsi que deux antennes à New York (le Cooper Hewitt et le National Museum of the American Indian).
La Statue de la Liberté, classée parc national et sous la responsabilité du service des parcs The National Park Service, compte elle aussi parmi les sites menacés de fermeture. Ce dernier n’a pas confirmé une éventuelle fermeture, mais sa porte-parole, Kathleen Qorraj, invite les visiteurs à consulter le site officiel avant tout déplacement et espère que «toutes les parties travailleront ensemble pour maintenir ouverts les services fédéraux et les parcs, sans interruption».
Un retour des touristes en 2026 ?
S’il venait à durer, le shutdown pourrait ralentir davantage l’activité touristique du pays. Le doublement du prix de l’ESTA, passé de 21 à 40 dollars le 30 septembre, risque de dissuader une partie des touristes de se rendre aux États-Unis et de raviver l’«effet Trump». Les départs ont fortement baissé après l’investiture du président en début d’année. Les intentions de départ pour la Toussaint sont en net recul, avec une baisse du volume d’affaires de 32,7 % par rapport à la même période en 2024, selon un baromètre d’Orchestra et des Entreprises du voyage.
Passer la publicitéPour les professionnels du tourisme, cette tendance est en train de s’inverser. «2026 sera une grande année pour les États-Unis qui fêtera ses 250 ans, célébrera les 100 ans de la Route 66 et accueillera la Coupe du monde de football, ce qui favorisera le tourisme et donnera une image positive du pays», expliquait Charles Julien, responsable des actions BtoB chez Visit USA, lors du dernier salon IFTM de Paris.
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