Immobilier : après une période compliquée, le contexte de nouveau favorable à l'investissement
Des taux bas, des prix en baisse et des banques demandeuses. Selon Cafpi, le premier réseau de courtage en crédit, la période est bel et bien propice aux achats immobiliers. D'autant que l'avenir est plutôt incertain. Les plans d'investissement géants annoncés par l'Allemagne rebattent les cartes pour l'économie européenne et ajoutent aux incertitudes de la BCE, avec des conséquences possibles sur les taux.
Les professionnels de l'immobilier sont optimistes, du jamais vu depuis deux ans. Ils recensent 780 000 ventes l'an dernier et probablement aux alentours de 850 000 à la fin de cette année. Même évolution pour le volume de crédits accordés. Après l'effondrement à 7 milliards d'euros il y a un an, ils sont remontés au-dessus de 10 milliards aujourd'hui.
"Moment très favorable"
"On est à un moment très favorable où, en un an, on a gagné un point de baisse de taux. Sur un emprunt pour un achat à 200 000 euros, c'est 30 000 euros de gagnés et de pouvoir d'achat en plus. On a eu une baisse de l'immobilier encore en 2024 de près de 4% au niveau national et puis on a vu en 2024 les salaires augmenter de plus de 3%", rapporte Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi.
Tous les profils sont d'ailleurs concernés par cette embellie, y compris les primo-accédants. Ils sont même très courtisés par les banques qui ont besoin de nouveaux clients et se sont lancés dans une bataille. La Société générale a commencé en proposant une offre de prêt en dessous de 3%, suivie par le Crédit mutuel, le Crédit agricole, le CIC et LCL.
Les "secondo-accédants" se débloquent
Des mesures en faveur des primo-accédants sont également mises en place comme l'exonération de la hausse des frais de notaire ou le prêt à taux zéro pour le neuf étendu à tout le territoire le mois prochain. Mais surtout, ceux que l'on appelle les "secondo-accédants" commencent eux aussi à vendre et à racheter. Ils ne voulaient pas s'endetter à 4% en abandonnant leur crédit à 1,5%, ce qui représentait un blocage pour le marché. Résultat, chez Cafpi, on recense 50% de demandes supplémentaires pour des crédits.
Les taux d'emprunt pourraient même diminuer encore un peu, peut-être jusqu'à 2,7%. La Banque centrale européenne a annoncé jeudi 6 mars réduire son principal taux de 0,25 point, passant à 2,5% précisément, pour soutenir le crédit, ce qui, au passage rend intéressantes les renégociations. Mais dans le même temps, les dépenses colossales annoncées par l'Allemagne risquent de faire remonter les taux. Les prix de l'immobilier pourraient eux aussi repartir à la hausse en suivant la demande. Les planètes sont donc alignées en ce moment, mais rien n'est moins sûr pour demain.