Nouvelle-Calédonie : le FLNKS demande à Macron d’annoncer l’abandon de la réforme constitutionnelle
Les braises sont encore chaudes en Nouvelle-Calédonie, dix jours après la visite éclair du chef de l’État dans l’archipel. Après plusieurs jours de réunion de son bureau politique, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) demande ce lundi à Emmanuel Macron d’affirmer «clairement» qu’il «ne convoquera pas le Congrès de Versailles» et «abandonne par conséquent cette réforme constitutionnelle», à l’origine de la flambée de violences.
Ce projet de loi, qui prévoit d’élargir le corps électoral local, a déclenché des nuits d’émeutes dans le territoire du Pacifique du Sud, paralysé depuis le 13 mai. Après son adoption au Parlement, le texte doit encore être entériné par la réunion des deux chambres en Congrès à Versailles. Une partie des indépendantistes contestent toujours cette réforme, redoutant que celle-ci ne marginalise à terme la population autochtone kanak.
Si de nombreux barrages ont été levés à Nouméa et ses alentours, le retour au calme n’est pas encore totalement assuré, souligne le mouvement indépendantiste dans un communiqué publié ce lundi. En cause, selon l’organisation, les déclarations trop évasives du chef de l’État qui a affirmé lors de sa visite, le 23 mai, «ne pas vouloir passer en force» et laisser du temps au compromis. Ce, sans évoquer le retrait de la délicate réforme, ni le report du Congrès, prévu fin juin. Des propos restés «incompris sur le terrain», déplore le FLNKS, et qui ne garantissent «en aucune manière l’abandon de la réforme constitutionnelle litigieuse».
«Cette incompréhension pose une véritable difficulté et empêche nos militants d’être réceptifs à l’appel au calme et à l’apaisement», écrit encore le mouvement dans ce courrier adressé aux trois hauts fonctionnaires chargés par Emmanuel Macron de renouer le dialogue. Le FLNKS juge ainsi que seul l’abandon de la réforme «permettra de désamorcer la situation sur le terrain» et «d’apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l’avenir institutionnel» du Caillou.