George Clooney, « acteur de seconde zone » ? Ça ne fait aucun doute pour Donald Trump
Un scénario qui résonne tout particulièrement avec l’actualité. Actuellement à l’affiche de la pièce de théâtre Good Night, And Good Luck, adaptée du thriller du même nom où « la vérité et l’intégrité journalistique résistent à la peur de la désinformation », George Clooney n’a pas mâché ses mots concernant le statut de cette profession, qu’il considère fortement impacté par la politique américaine actuelle de Donald Trump. L’acteur a comparé le combat du journaliste Edward R. Murrow contre le sénateur Joseph McCarthy, pourfendeur des communistes dans les années 1950, raconté dans le film et la pièce, au combat actuel du gouvernement contre une presse libre.
« Quand les trois autres pouvoirs échouent, quand le judiciaire, l’exécutif et le législatif nous trahissent, le quatrième pouvoir doit réussir », affirme George Clooney, invité de l’émission 60 Minutes, diffusée sur CBS lundi 24 mars. La star d’Ocean’s Eleven évoque notamment les difficultés que connaît la presse américaine concernant la liberté d’expression. « ABC News vient de régler un procès avec l’administration Trump. Et CBS News est en train de le faire. Nous voyons cette volonté d’utiliser le gouvernement pour effrayer ou infliger des amendes ou utiliser les entreprises pour rabaisser les journalistes...»
L’acteur fait ici référence à deux affaires. Celle du procès en diffamation intenté par le président contre la chaîne ABC News et son présentateur George Stephanopoulos, après que ce dernier a déclaré à tort que le Républicain avait été jugé « responsable de viol » lors d’un procès lié à l’affaire E. Jean Carroll. Le milliardaire a bien été reconnu coupable dans cette procédure, en 2023, mais pour des faits d’agression sexuelle. La chaîne est donc contrainte de payer 15 millions de dollars de dédommagements. Mais George Clooney évoque également un autre procès intenté par le président, cette fois-ci contre CBS, Donald Trump réclamant à la chaîne 10 millions de dollars, l’accusant d’avoir manipulé une interview de Kamala Harris dans l’émission 60 Minutes, afin de faire pencher l’élection présidentielle en faveur de la vice-présidente. « Les gouvernements n’aiment pas la liberté de la presse. Ils ne l’ont jamais aimée. Et ça vaut aussi bien pour les conservateurs que les progressistes ou quel que soit le camp dans lequel vous vous situez », affirme l’acteur.
Donald Trump réplique
Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir Donald Trump, qui a qualifié George Clooney « d’acteur de seconde zone». « Pourquoi l’émission 60 Minutes, aujourd’hui très discréditée, ferait-elle un reportage sur George Clooney, une star de cinéma de seconde zone et un commentateur politique raté ? Il s’est battu avec acharnement pour l’élection de Sleepy Joe (surnom donné à Joe Biden par Donald Trump - NDLR), puis, juste après le débat, il l’a largué comme un chien. Plus tard, je suppose que sous les ordres du camp Obama, il a tout donné pour Kamala, pour finalement se rendre compte que cela n’allait pas très bien se passer », a répondu Donald Trump sur son réseau Truth Social, en faisant référence à l’appel lancé par le fervent démocrate à Joe Biden pour se retirer de la course présidentielle face aux doutes sur son état de santé. George Clooney avait par la suite affiché son soutien à Kamala Harris. L’acteur n’a pas, pour l’instant, pas répondu à Donald Trump.