Basket : Wembanyama, Yabusele, Collet, Gruda... Ces Français qui ont flambé ou se sont ratés en 2024
À LA HAUSSE
«Wemby» toujours plus haut
Rookie de l’année et deuxième pour le trophée de meilleur défenseur en NBA, membre du cinq majeur du tournoi et médaillé d’argent aux JO de Paris avec les Bleus… Victor Wembanyama continue d’émerveiller la planète basket. Après un début de saison 2024-25 inégal, du moins dans ses standards, le prodige français a trouvé son rythme de croisière. Intelligemment renforcés pendant l’été, avec notamment Chris Paul, «ses» Spurs sont tout sauf ridicules. Et lui, est en piste pour sa première sélection au All Star Game, à San Francisco. «Wemby» toujours plus haut.
Nolan Traoré, la prochaine pépite
2024 fut l’année de la révélation pour celui qui incarne le futur du basket français au poste de meneur, où les Bleus cherchent toujours la relève de Tony Parker. Nolan Traoré, trop dominant au Pôle France, a découvert le monde pro avec le promu, Saint-Quentin, en mars. Il a réussi son petit bout de saison (10,3 pts/match) et signé deux matches de play-offs épatants face à l’Asvel (14 puis 25 pts avec 7 passes décisives à chaque fois), la veille de ses 18 ans. Récompensé par une première cape en équipe de France en novembre. En un an, Traoré a changé de dimension.
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Gabby Williams en cheffe de meute
Certes, les Bleues ont échoué dans leur conquête de l’or olympique. Mais elles ont fait très fort cet été, à Paris 2024. Reines des cœurs. Fidèles à elles-mêmes et aux principes de Jean-Aimé Toupane tout au long de la campagne, les Tricolores ont fait trembler les ogresses américaines jusqu’au bout en finale. Un petit point d’écart. Et ce dernier tir de Gabby Williams mordu pour quelques centimètres. Un groupe, un vrai. Avec une cheffe de meute, Gabby Williams, qui a brillé par l’exemple des deux côtés du terrain, avec son talent, son sang-froid. Madame Williams. Elle a hérité du trophée Alain Gilles.
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Guerschon Yabusele, un dunk pour l’éternité
«Je vais mettre le poster chez moi», s’émerveillait Guerschon Yabusele, déçu de la cruelle défaite des Bleus en finale des JO face aux États-Unis (98-87) mais enivré par le dunk d’une vie, sur la tête d’un des meilleurs basketteurs de l’histoire, LeBron James. L’action ne doit pas occulter que l’ailier fort (2,04 m, 120 kg) a été, encore une fois, le meilleur Français dans un grand tournoi. Son abnégation lui a fait gagner une seconde chance en NBA, rejoignant Philadelphie cinq ans après son échec à Boston, et après avoir tout gagné au Real Madrid. À désormais 29 ans (depuis le 17 décembre), «l’Ours dansant» pouvait difficilement rêver d’une plus belle année.
Mathias Lessort, la revanche d’un Martiniquais
Zappé pour les JO de Tokyo et l’Euro 2022, noyé dans le marasme des Bleus au Mondial 2023 : Mathias Lessort a mangé son pain noir. Jusqu’aux Jeux de Paris, où il s’est mué en joker de luxe quand la France en avait le plus besoin. Une pile électrique aussi grande (2,06 m) que musclée. Dans la continuité de sa saison en club, où il a été le MVP officieux du Final Four de l’Euroligue sous les couleurs du Panathinaïkos. «Je ne suis pas censé être là, s’émouvait Lessort, en larmes après ce sacre européen. Je viens d’une petite île où on ne savait pas vraiment ce qu’était l’Euroligue. Je viens d’un village, de Morne-Vert. Je ne peux pas y croire.» Il le faut bien pourtant.
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Franck Seguela et les enchanteurs du 3x3
Avec le leader charismatique Franck Seguela, le colosse Jules Rambaut, le shooteur Timothé Vergiat et le gaucher polyvalent Lucas Dussoulier, la France a adopté le basket 3x3. Qualifiés sur le gong pour les JO en mai dernier, les Bleus n’ont cessé de déjouer les pronostics sur la place de la Concorde. Seul un tir du Néerlandais Worthy de Jong, en mort subite, les a privés de l’or olympique en finale (défaite 17-18). Jamais le basket 3x3 n’avait autant brillé en France, et jamais les Bleus n’avaient autant brillé sur la scène mondiale. La conclusion ? Vivement Los Angeles 2028.
Risacher, le nouveau venu
Comme prévu, Zaccharie Risacher a réalisé son rêve et rejoint la NBA au printemps dernier, après avoir fait ses classes sous les ordres de Fred Fauthoux à Bourg-en-Bresse. Et ce, par la grande porte. Comme Wembanyama en 2023, le fils de Stéphane, ancien international tricolore, a été sélectionné par Atlanta avec le premier choix de la Draft. Depuis, Risacher fait son trou avec les Hawks, titulaire et performant. Son profil n’en fait, a priori, pas un prétendant naturel au titre de Rookie de l’année, mais il confirme qu’on pourra compter sur lui à l’avenir. A noter que les jeunes Français ont le vent en poupe de l’autre côté de l’Atlantique, notamment Alex Sarr et Bilal Coulibaly avec la (très) mauvaise équipe de Washington.
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Collet, à jamais dans la légende
15 ans. Ce n’est pas rien. Nommé en 2009, Vincent Collet a quitté ses fonctions de sélectionneur de l’équipe de France cet été, après les JO de Paris. Sortie par la grande porte, avec une médaille d’argent olympique autour du cou, une de plus après Tokyo. Record de victoires, de médaille, de longévité… Collet, une légende française. Il n’a toutefois pas été prolongé et a dû céder sa place. «Décision d’un commun accord»,assure-t-il, lui qui a désormais des fonctions à la FFBB et en tant que consultant pour les Cavaliers, en NBA. En attendant qu’un banc se libère…
Fauthoux, le «Petitou» à la tête des grands Bleus
Il en rêvait depuis des années. Freddy Fauthoux a pris la succession de Vincent Collet à la tête de l’équipe de France après les Jeux. On n’aurait pas pu trouver plus différent en termes de personnalité, de management. Le «Petitou» à la tête des grands Bleus, avec pour objectif de briller jusqu’aux JO 2028 de Los Angeles. D’ici-là, il aura l’occasion de guider la sélection tricolore à l’Euro 2025, l’été prochain. Coup d’essai, coup de maître ?
Hifi et le Paris Basketball à toute allure
Recruté en 2023 après avoir flambé au Portel, Nadir Hifi a fait plus qu’accompagner la progression fulgurante du Paris Basketball. Victoires en Leaders Cup et en Eurocoupe, débuts tonitruants en Euroligue, finale (perdue) en championnat… Hifi a aussi fait ses débuts en Bleu cette année. Certes, ses essais en NBA n’ont pas été récompensés par un contrat. Et il est resté sur le carreau pour les JO 2024. Mais la trajectoire est ascendante.
STABLE
Sarah Michel-Boury, la capitaine vous salue
Elle ne pouvait finir ailleurs qu’aux Jeux olympiques, dont elle a les anneaux tatoués au creux de son poignet gauche. À Paris, Sarah Michel Boury a décroché sa sixième médaille avec l’équipe de France. Aucune en or, mais l’argent de cet été, acquis au terme d’une finale encore plus dramatique que celles des garçons face à Team USA (66-67), n’en est pas moins beau. Son rôle était un peu plus en retrait, car une nouvelle génération plus talentueuse a pris le pouvoir. Il n’empêche que l’arrière de 35 ans, capitaine depuis 2022, demeurait un maillon essentiel du groupe. Elle a annoncé sa retraite un mois après les JO. Une carrière longue de 17 saisons dans le championnat de France, de Valenciennes à Bourges en passant par Nantes et Montpellier, jalonnée de 144 sélections en Bleu.
«Batman» sans retour
Au même titre que Sarah Michel chez les dames, Nicolas Batum a officié une dernière fois en tant que capitaine de l’équipe de France masculine l’été dernier, à Paris 2024. Avec le résultat que l’on sait. «Batman» s’est avéré précieux tout au long de la campagne olympique et n’a pas fait son âge. D’ailleurs, il n’en a pas terminé avec le basket et a signé en faveur des L.A. Clippers. Un retour à la Cité des Anges, après un détour par Philadelphie. Une chose est sûre : Batum restera comme l’un des grands noms de l’équipe de France de basket. Solide, régulier, fidèle… Facilitateur ultime. Qui a oublié son contre fou aux JO de Tokyo, en demies contre la Slovénie ? Monument.
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De Colo tire sa révérence
S’il n’a plus ses jambes de 20 ans, et qu’il a plus fait son âge que Batum à Paris 2024, Nando De Colo est resté un pion essentiel de l’équipe de France en dehors du terrain dans ce qui a été son ultime campagne. Et il a sorti le grand jeu en finale, contre Team USA. Le joueur de l’Asvel a dit adieu aux Bleus en tant que légende, champion d’Europe en 2013 comme «Batman».
Fournier retrouve le sourire et le plaisir de jouer
Blacklisté à New York, Evan Fournier a été envoyé… à Detroit, l’une des pires équipes de la NBA, et pas la destination la plus touristique des États-Unis. Sans rythme ni confiance, avec un statut érodé et un rôle moins exposé, il a fait sa part aux JO, avec les Bleus. Le tout avant de tourner le dos à la NBA pour mieux rebondir en Europe, avec l’Olympiakos. L’occasion pour lui de retrouver le sourire, du temps de jeu et la passion. Dans ce domaine, il est forcément servi au très mal nommé stade de la Paix et de l’Amitié, l’antre du géant grec. En faisant la moyenne, Fournier apparaît donc dans la catégorie «stable» de notre baromètre, même si son année a été tout sauf stable.
À LA BAISSE
Sandrine Gruda, la grande dame prend la petite porte
Dix minutes. C’est le temps qu’a duré le rendez-vous entre le sélectionneur Jean-Aimé Toupane et Sandrine Gruda, meilleure marqueuse de l’histoire des Bleues (2.878 points, 225 sélections), lorsque le premier a annoncé à la seconde qu’il ne comptait pas sur elle pour les JO. Vieillissante, blessée en cours de saison, peu en phase avec le coach, Gruda n’a pas pu dire adieu au public français. Elle qui a glané neuf médailles dont l’unique titre de l’équipe de France féminine, l’Euro en 2009. Trois jours après la fin des JO, la pivot de l’Asvel, qui a longtemps joué en Russie et souvent en WNBA, a raccroché les sneakers. En toute discrétion.
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Tony Parker et son Asvel rentrent dans le rang
Championne en 2019, 2021 et 2022 (pas de titre attribué en 2020 pour cause de pandémie), l’Asvel régnait en maître sur le basket français. Mais ça, c’était avant. Le club de Villeurbanne, pour la deuxième année de suite, a buté en demi-finales des playoffs, face au jeune Paris Basketball (fondé en 2018). Le même Paris leader d’Euroligue pour sa découverte du gratin européen. Là où l’Asvel, en cinq saisons, n’a jamais fait mieux qu’une 14e place, et continue de se bagarrer dans le ventre mou aujourd’hui. L’argument énoncé en mars par Tony Parker, propriétaire de l’Asvel, selon lequel «il faut laisser le temps au temps», ne tient plus. En avril, l’ancienne star des Bleus a même annoncé une baisse de budget.
Laëtitia Guapo manque son rendez-vous olympique
La Fédération avait mis en place un groupe de préparation olympique pour que 8 Françaises se dédient au 3x3 pendant un an, avec les JO au bout. Les Bleues, championnes du monde en 2022, débarquaient à Paris avec leur cheffe de file, Laëtitia Guapo, ex-N.1 mondiale au ranking FIBA. Elles ne sont jamais entrées dans leur tournoi. «J’ai l’impression d’être dans un cauchemar», se lamentait Guapo après la cinquième défaite en six matches lors du premier tour. «C’est encore en travers de la gorge et ça le sera toujours», confiait-elle fin août. Un échec cuisant, seulement adouci par la médaille d’argent de son compagnon, Franck Seguela.
Gobert déclassé
Toujours aussi indispensable chez les Timberwolves, et récompensé d’un quatrième titre de meilleur défenseur en NBA au terme de la saison écoulée, Rudy Gobert apparaît dans les baisses de notre baromètre. Pourquoi ? Entre les moqueries de certains de ses pairs ou de quelques légendes de la NBA et une polémique ici et là, comme dernièrement avec son soutien public au controversé Robert F. Kennedy Jr, le géant picard ne fait pas toujours l’actualité pour les bonnes raisons. Surtout, il a été clairement déclassé l’été dernier, lors des JO de Paris. Vincent Collet a essayé de faire fonctionner le tandem Gobert/Wembanyama tant qu’il a pu, avant de se rendre à l’évidence : le pivot de l’équipe de France se nomme désormais «Wemby». À voir quels seront les choix de Fauthoux. A Paris 2024, Rudy Gobert a en tout cas terminé troisième dans la rotation des pivots, après Wembanyama et Lessort. Dur.
Hayes, annus horribilis
Jusqu’ici, 2024 n’aurait pas pu être pire pour Killian Hayes. Numéro 7 de la Draft 2020, le meneur français de 23 ans a été bazardé comme un malpropre par les Pistons en fin de la saison écoulée. Coach Collet l’a invité au stage de l’équipe de France, mais il a été le premier joueur coupé. Brooklyn a imaginé le relancer… mais il s’est blessé. Les Nets ne l’ont toutefois pas lâché, et Hayes évolue en G-League, en attendant un hypothétique retour en NBA.