Qu’est-ce que l’alerte «urgence attentat», déclenchée en France ?
Ce dispositif permet aux autorités «la mobilisation exceptionnelle de moyens» dans un temps limité.
Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dimanche soir «rehausser» le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé : «urgence attentat», à la suite de l'attaque de Moscou revendiquée par le groupe djihadiste État islamique (EI), à l’issue d’un Conseil de Défense à l’Élysée. «Compte tenu de la revendication de l'attentat par l'État islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : urgence attentat», a indiqué Gabriel Attal sur X. La dernière posture «urgence attentat» avait été déclenchée après l’attaque terroriste d’Arras le 13 octobre dernier. Elle avait été rétrogradée au niveau 2 («sécurité renforcée - risque attentat») le 15 janvier, comme le révélait Le Figaro.
Le niveau «urgence attentat» peut être mis en place à la suite d'un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action. Il permet aux autorités «la mobilisation exceptionnelle de moyens» dans de nombreux domaines , que ce soit pour l’enquête ou pour la recherche d’éventuels suspects, complices ou assaillants. En octobre 2018, lors de l’attaque du marché de Noël de Strasbourg, qui avait fait cinq morts et onze blessés, l’auteur, Chérif Chekatt, avait été traqué par les autorités pendant plus de 48 heures, avant d’être abattu dans le quartier du Neudorf.
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«Mesures exceptionnelles»
«Ce niveau est mis en place pour une durée limitée: le temps de la gestion de crise. Il permet (...) aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise», indique-t-on sur le site Vigipirate. Il prévoit des «mesures exceptionnelles d'alerte de la population» et des «mesures exceptionnelles pour prévenir tout risque d'attentat imminent ou de surattentat». Le dispositif, mis à jour depuis la vague d’attentats terroristes de 2015-2016, entraîne également la mise en place de contrôles renforcés aux frontières. Une partie du plan est classée «confidentiel défense», et n’est consultable que par les institutions de l’État et certains opérateurs privés.
Dans un contexte extrêmement abrasif de conflit entre le Hamas et Israël, la menace terroriste est plus que jamais d’actualité en France. Jeudi, Emmanuel Macron a annoncé la mobilisation de 10.000 policiers et gendarmes et des militaires de l’opération Sentinelle pour assurer la sécurité des Français. Celle des lieux de culte, synagogues en particulier, a elle aussi été largement renforcée.