Espionnage : le gouvernement indien de nouveau accusé d'avoir ciblé des journalistes avec le logiciel Pegasus

"De plus en plus, les journalistes en Inde sont confrontés à la menace d'une surveillance illégale, simplement parce qu'ils font leur travail", s'alarme une représentante d'Amnesty international. Dans une enquête réalisée conjointement avec le Washington Post, l'ONG révèle, jeudi 28 décembre, que le gouvernement indien a récemment ciblé des journalistes de premier plan avec le logiciel espion Pegasus. Cette méthode s'ajoute "à d'autres outils de répression, comme l'emprisonnement en vertu de lois draconiennes, les campagnes de diffamation, le harcèlement et l'intimidation", a déclaré Donncha O'Cearbhaill, responsable du Security Lab d'Amnesty.

Le rapport déclare avoir trouvé trace du logiciel Pegasus dans les téléphones portables de marque Apple du journaliste de The Wire Siddharth Varadarajan et d'Anand Mangnale, du Organized Crime and Corruption Reporting Project.

En 2021, 17 médias internationaux avaient révélé que le logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO, avait été utilisé pour espionner les téléphones de centaines de femmes et d'hommes politiques, de journalistes, de militants des droits humains ou de chefs d'entreprise à travers le monde. A l'époque, New Delhi avait nié des accusations portées contre le gouvernement concernant le recours à ce logiciel espion. 

Une attaque récente

L'attaque remonte à octobre 2023 pour Siddharth Varadarajan, dont il s'est par ailleurs avéré qu'il avait déjà été ciblé par le logiciel espion dès 2018, selon l'ONG. Pour l'instant, le gouvernement indien n'a pas réagi à la publication de cette enquête.

Le mois dernier, les médias indiens avaient rapporté que les services de cybersécurité du pays menaient une enquête sur des accusations d'écoutes téléphoniques émises par des politiciens de l'opposition, qui ont reçu un message d'alerte d'Apple au sujet d'"attaquants parrainés par l'Etat". Ashwini Vaishnaw, le ministre chargé de l'Electronique et des Technologies de l'information, avait alors déclaré que le gouvernement était "préoccupé" par ces plaintes.