« Le procès Patrick Henry » : un docu-fiction qui retrace les trois jours clés dans la lutte pour l’abolition de la peine de mort

Encore un docu-fiction ? On doit bien avouer que la perspective de regarder un énième film mal joué pour « renouveler le genre documentaire » ne nous enchantait pas. Mais le film de Franck Johannès et Caroline du Saint est de ce point de vue une très bonne surprise, puisque les scènes jouées ne pouvaient pas être rendues autrement : il n’existe pas d’enregistrement officiel du procès de Patrick Henry.

Les minutes du procès, elles, existent, et sont admirablement rendues par les acteurs de la Comédie-Française. De plus, la construction mêlant images d’archives et parties théâtralisées donne du dynamisme à un sujet qui autrement aurait pu être un rien plan-plan. Mais s’il n’existe pas d’enregistrement officiel du procès, la plaidoirie de Robert Badinter a bien été enregistrée. « C’est Roger Gicquel lui-même qui, assez incroyablement, a enregistré de manière clandestine et illégale avec un enregistreur planqué sous son manteau », explique Caroline du Saint.

Avait-il compris que c’était un procès pour l’histoire ? On frémit en tout cas en entendant, à la toute fin du film, la voix de l’avocat. À la force de l’émotion se mêle le sentiment, certain quarante-huit ans plus tard, d’assister à...