À Pékin, le chef de la diplomatie française plaide pour un "partenariat puissant"

En plein bouleversement économique mondial, le ministre français Jean-Noël Barrot effectue une visite de deux jours en Chine, jeudi 27 et vendredi 28 mars.

La Chine et la France organiseront cette année trois dialogues de haut niveau sur des questions stratégiques, économiques, financières et culturelles, a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, après avoir rencontré jeudi matin son homologue français à Pékin.

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Wang Yi, qui a qualifié de "constructive" une réunion sur les relations bilatérales et entre la Chine et l'UE, a déclaré que les deux pays utiliseraient également le mécanisme de consultations entre les ministères des Affaires étrangères pour une communication approfondie sur les questions communes.

"Face aux changements profonds du paysage international, les deux parties devraient, en tant que partenaires stratégiques globaux, faire preuve de conscience historique, défendre le multilatéralisme et s'opposer à l'unilatéralisme", a déclaré Wang Yi aux journalistes à l'issue de la réunion.

"Nous n'avons pas encore terminé. Nous continuerons à renforcer notre coordination stratégique sur les questions internationales et régionales brûlantes", a-t-il ajouté. Paris et Pékin ont convenu d'approfondir leur coopération dans les domaines de l'agriculture, de l'énergie nucléaire, de l'aviation et de l'aérospatiale, tout en explorant des industries innovantes tels que l'intelligence artificielle, l'économie numérique, les véhicules connectés intelligents, l'hydrogène vert et la bio fabrication.

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"Nous encouragerons également davantage d'entreprises chinoises capables et désireuses d'investir et de faire des affaires en France", a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères.

Différend commercial

Bien que Wang Yi ait éludé le différend commercial entre les deux pays, qui concerne notamment les véhicules électriques fabriqués en Chine et les eaux-de-vie de vin en provenance de l'UE, Jean-Noël Barrot a insisté sur la nécessité de trouver une solution.

"La France est opposée à toute forme de guerre commerciale et préconise le dialogue sur les enjeux commerciaux en particulier entre UE et Chine", a-t-il déclaré aux journalistes, tout en soulignant l'importance que Paris attachait à la défense de ses producteurs de cognac et d'armagnac, "sous le coup de mesures restrictives".

"Je sais que notre objectif commun est de parvenir à une solution rapide à ce dossier, ce qui nous permettrait de concentrer nos énergies et nos efforts vers la construction de partenariats et d'investissements d'avenir dans le cadre d'un agenda positif", a-t-il ajouté.

La Chine a imposé en octobre des droits de douane provisoires allant de 30,6 % à 39 % sur les importations d'eaux-de-vie de vin de provenance européenne, y compris le cognac français, quelques jours après que Bruxelles a validé de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine.

Jean-Noël Barrot a déclaré que la France soutenait également le dialogue que le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, mène à Pékin en vue de parvenir à une solution au différend.

La relation entre la France et la Chine sera "d'autant plus productive, d'autant plus forte que seront prises en compte nos intérêts commerciaux", a-t-il ajouté. Selon Jean-Noël Barrot, il est absolument indispensable que Pékin et Bruxelles puissent parvenir à rétablir une relation apaisée, stable et constructive.

Avec Reuters