Jeux paralympiques : Charles Noakes, la grandeur de l'or

«Charles le mérite tellement, il a longtemps été dans l'ombre et je suis sûr que ce soir il va prendre toute la lumière.» Pour Lucas Mazur, titré quelques heures auparavant pour la seconde fois de sa carrière aux Jeux paralympiques, il ne faisait aucun doute que son «petit frère» Charles Noakes allait l'imiter en décrochant, lui, sa première médaille d'or. À 27 ans. L'âge de la maturité. Et son compatriote ne l'a pas déçu en dominant en finale l'Anglais Krysten Coombs au terme d'une finale haletante et âprement disputée (21-19, 21-13).  

Sans doute crispé, notamment avec cette attente interminable et le retard pris par son match en raison d'un problème technique, le Français rentrait difficilement dans sa finale. Multipliant les approximations, à l'image d'un service expédié nettement en dehors des limites, le 4e joueur mondial se retrouvait distancé d'emblée (2-6). Mais il suffisait de deux ou trois longs échanges, dont un conclu spectaculairement par un plongeon inutile de son adversaire, pour que Noakes trouve la bonne carburation et revienne dans le set (7-8).

Le signe qu'il n'allait rien lâcher, comme il l'avait affirmé après sa demi-finale victorieuse. «Je reviens de loin. Je n'y croyais pas trop, mais je me bats pour mes parents, pour leur offrir la plus belle des médailles et les remercier de tout ce qu'ils ont fait pour moi. Ils m'ont permis d'avoir un rêve et de le réaliser. Maintenant, il faut aller chercher l'or. Cette finale, ça va être un truc de dingue. Un truc extraordinaire.» Et c'est avec le cœur qu'il revenait à hauteur (11-11). Avant de passer devant pour la première fois (13-12) et de prendre même trois longueurs d'avance (15-12). La réaction de Coombs ne tardait pas et prenait la forme de quatre points inscrits d'affilée (15-16). Jusqu'au bout ce premier acte allait être serré, tendu.

Mais dans le money-time, le Français parvenait à faire craquer son adversaire et sur un coup de génie, il concluait le premier set (21-19), galvanisant le public encore assez nombreux dans les travées de l'Arena Porte de la Chapelle malgré l'horaire tardif. Sans le savoir encore, il venait de réaliser le plus dur car dès l'entame du second set, il se mettait à dominer de la tête et des épaules son adversaire (9-2). Une véritable démonstration de force pour un joueur qui n'avait pas laissé une seule manche lui échapper de tout le tournoi. Et ce n'était pas en finale que cela pouvait lui arriver. Au gré d'échanges ébouriffants, les deux badistes se rendaient coup pour coup, le volant virevoltant aux quatre coins du court. Le spectacle était sublime. Et Charles Noakes était grand, immense même pour s'envoler vers son premier titre paralympique (21-13). La 11e médaille d'or pour la France sur «ses» Jeux. 

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