Retraites : la CGT dénonce "une trahison des engagements du Premier ministre" qui refuse de revenir à l'âge légal de départ à 62 ans
"ll y a une trahison des engagements du Premier ministre qui s'était engagé devant le Parlement, devant nous, à pouvoir discuter librement" des retraites, dénonce lundi 17 mars sur franceinfo Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT, chargé des négociations sur les retraites.
François Bayrou a jeté un coup de froid en pleine négociation sur la réforme des retraites entre partenaires sociaux. Le Premier ministre a exclu dimanche sur France Inter un retour à l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, au regard de la situation internationale, provoquant l'ire des syndicats, des oppositions et notamment du PS.
Cette sortie du Premier ministre pourrait-elle compromettre la participation de la CGT au "conclave" ? "C'est possible", répond Denis Gravouil. "Ça va se discuter dans nos instances. On va le discuter aussi avec les autres syndicats, puisque nous sommes quatre syndicats autour de la table", ajoute-t-il, tenant ainsi à "l'unité syndicale".
La CGT assure avoir une solution de financement
Selon la Cour des comptes, il faudrait trouver 15 milliards d'euros chaque année avec un départ à la retraite à 64 ans et 25 milliards d'euros à 62 ans. "On a 40 milliards de propositions du côté de la CGT", répond Denis Gravouil. Première d'entre elles : "L'égalité des salaires entre femmes et hommes" qui ferait "rentrer des cotisations dans les caisses pendant très longtemps". Denis Gravouil préconise également une hausse des cotisations pour "mettre à contribution des revenus qui sont détournés de la cotisation sociale et qui permettraient de financer le système", explique-t-il pointant les très hauts revenus et le capital.
François Bayrou souhaite également l'ouverture de "discussions" sur les retraites du public par rapport au privé "pour qu'on ait à terme un retour à un meilleur équilibre des finances publiques". Denis Gravouil rejette l'idée : "Il s'accroche à quelque chose que même la Cour des comptes a récusé, un déficit des comptes des retraites du public. Il faut arrêter avec les fantasmes".