Cette année, le secrétariat du Père Noël ouvre le 14 novembre.
Après Françoise Dolto, la tâche a été confiée au service marketing de La Poste, et en 2023 l'écrivain de romans à suspense Michel Bussi reprend le flambeau. «Je suis très fier d'avoir été choisi», confie l'auteur, dont «la magie et la mélancolie de l'enfance» nimbent les romans, et qui a écrit pour la littérature jeunesse.
Sur les enveloppes reçues au secrétariat du Père Noël, on trouve «des écritures un peu partout, dans tous les sens», des dessins, des autocollants, et des adresses fantasques telles que «Avenue des Rennes», «Aurores boréales» ou encore «Dans les nuages», témoigne David Resse qui se dit «touché». «Ce (que les enfants) retiennent, c'est le moment où ils l'écrivent, la décorent, en parlent», abonde Walid Mezazra, responsable ressources humaines de 40 ans et père de deux enfants.
Pour Michel Bussi, l'idée de la lettre n'est pas «juste de faire une liste de cadeaux», mais que les enfants réfléchissent, fassent parler «leur imagination, leur fantaisie, leur humanité». Et leur répondre constitue «une énorme pression», ajoute l'auteur qui évoque «un tirage colossal» de la lettre-type. Mais c'est aussi un «joli» exercice de style, avec «quelque chose de court, (qui a) des contraintes de genre» et qui doit faire passer «un message positif sans être complètement dans quelque chose de moral», liste l'écrivain.
Michel Bussi a dû ciseler une seconde lettre, destinée elle aux adultes qui «croient toujours au Père Noël» et qui lui écrivent, raconte-t-il. David Resse confirme que le phénomène, «marginal», existe, des adultes cherchant «une oreille attentive». Elena Frigioi, décoratrice d'intérieur de 43 ans, appréhende, elle, le moment où ses enfants sauront que le Père Noël n'existe pas: «La découverte de la vérité, c'est la partie moche...».
En attendant, avec ses enfants, Antoine, sept ans, et Marie, quatre ans, elle fabrique la belle lettre et la dépose «dans la boîte aux lettres rouge» installée par sa mairie, comme le font certaines communes en parallèle de l'initiative de La Poste. Mais sans jamais recevoir de réponse donc, car il n'y a pas dans ces cas-là de secrétariat dédié...
Du côté de La Poste, David Resse insiste: inutile de mettre un timbre mais bien mentionner l'adresse de l'enfant pour que la réponse puisse lui parvenir et déposer la missive dans le circuit des boîtes de La Poste. Elena se penche alors vers Marie: «Cette année, on va mettre la lettre dans la boîte aux lettres jaune».
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