« Le peuple vénézuélien est pacifiste, mais il sait aussi se battre » : face aux menaces américaines, Nicolas Maduros mobilise ses citoyens contre l’ingérence des États-Unis

« Le peuple vénézuélien est pacifiste, mais il sait aussi se battre. » C’est par cet avertissement lancé ce dimanche que le président Nicolas Maduro entend prévenir son homologue états-unien : le pays sud-américain n’est pas disposé à se laisser impressionner par les menaces interventionnistes de la Maison-Blanche.

Face aux mouvements de troupes nord-américaines – les États-Unis ont initié mi-août le déploiement de forces aériennes et navales dans les Caraïbes (dont un sous-marin d’attaque et trois destroyers positionnés dans les eaux internationales situées au large du Venezuela, et 4 000 soldats) –, le président Maduro avait déjà annoncé, le 18 août, la mobilisation de 4,5 millions de miliciens « pour garantir la couverture de tout le territoire national (avec) des milices préparées, armées, prêtes à l’action ».

Forte mobilisation après l’appel de Maduro à rejoindre la milice bolivarienne

Une mobilisation qui s’est poursuivie durant ce week-end suite à l’appel du président à s’enrôler dans la milice bolivarienne, la cinquième composante des Forces armées vénézuéliennes, qui a trouvé un très fort écho auprès de la population si l’on en croit les images diffusées par la chaîne pan-latino-américaine TeleSur, très proche du gouvernement de Miraflores.

Pour le ministre vénézuélien de la défense, Vladimir Padrino Lopez, le succès de ces journées d’enrôlement s’expliquerait par « l’expression du rejet par le peuple vénézuélien des agressions impérialistes », alors que Nicolas Maduro avait dénoncé samedi à l’Assemblée nationale des manœuvres états-uniennes visant à provoquer « un changement de régime ».

De son côté, Washington, qui a récemment autorisé le Pentagone à mener des opérations en Amérique latine dans le cadre d’actions contre le « narco-terrorisme », justifie ses agissements au large du Venezuela dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue.

Un prétexte qui a souvent servi de pilier de la politique étrangère états-unienne pour maintenir l’Amérique latine sous son emprise, notamment avec la présence de bases militaires.

Washington accuse Caracas de narco-terrorisme

L’administration de Donald Trump, qui ne reconnaît pas la légitimité du président Maduro, a mis la tête de celui-ci à prix : pas moins de 50 millions de dollars pour la capture de celui qu’elle accuse de diriger « une organisation narco-criminelle », le « cartel des soleils ».

Pour la DEA, l’agence anti-drogue états-unienne, qui s’exprimait sur Fox News le 21 août, le Venezuela serait « un État narco-terroriste » collaborant « avec les Farc et l’ELN de Colombie pour envoyer de la cocaïne aux cartels mexicains, (puis) aux États-Unis ».

En réponse à une question sur un possible envoi de troupes au sol au Venezuela, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, n’avait pas hésité à déclarer la semaine dernière que le président Trump était « prêt à utiliser chaque élément de la puissance américaine » pour lutter contre le trafic de drogue « et traduire en justice les responsables ».

Alors que la menace états-unienne a aussi été rejetée par une partie de la droite vénézuélienne, le pays sud-américain a reçu des expressions de soutien de divers gouvernements voisins, parmi lesquels la Colombie, le Brésil et le Mexique, mais aussi de la Chine et de la Russie.

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