Cyclisme : Pauline Ferrand-Prévôt, un retour sur la route teinté de promesses pour la championne olympique
Pauline Ferrand-Prévôt a fait son grand retour en cyclisme sur route. La Française a conclu sa première course à étapes de la saison, le Tour des Emirats arabes unis, à la 17e place, à 5'18" de la gagnante, l'Italienne Elisa Longo Borghini. Sous ses nouvelles couleurs, celle de l'équipe Visma-Lease a bike, elle a donné un aperçu de son état de forme à cinq mois de son grand objectif de la saison, le Tour de France femmes.
Troisième Française au général (derrière Juliette Labous 11e et Cédrine Kerbaol 16e), elle est dans le coup même si la forme est perfectible pour celle qui participe à sa première vraie saison sur route depuis 2018. "Ce qu'a montré Pauline [vendredi] est prometteur, a appuyé son directeur sportif Jos van Emden sur le site de l'équipe néerlandaise [lien en anglais]. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu'elle soit à son meilleur niveau sur sa première course, donc en un sens, ça me surprend". Lors de la deuxième étape venteuse entre al-Dhafra et al-Mirfa, "PFP" a en effet impressionné dans sa lecture et son placement dans les bordures, terminant 10e, dans le premier groupe de poursuivantes.
Une première montée compliquée
C'était surtout dans l'ascension de Jebel Hafeet que la championne olympique de VTT de Paris 2024 était attendue. Cette première montée était trop corsée pour l'ambitieuse Rémoise, qui fêtera ses 33 ans lundi. A six kilomètres de la ligne d'arrivée, Pauline Ferrand-Prévôt a craqué. 18e sur al ligne à 3'39" de la vainqueure Elisa Longo-Borghini (UAE), elle a été devancée aussi par trois Françaises : une surprenante Dilyxine Miermont (Ceratizit, 7e à 1'29"), une Juliette Labous émoussée (FDJ-Suez, 14e à 2'11") et une Cédrine Kerbaol également perfectible (EF, 16e à 2'22").
"Bien sûr, c'est dommage que Pauline ne soit pas capable de décrocher un super classement, mais si on réfléchit un instant, c'est surtout logique, a relativisé Jos van Emden samedi, dans le journal de bord de l'équipe Visma-Lease a bike [lien en anglais]. Ces derniers jours, Pauline a fait du très bon travail pour l'équipe et était en bonne forme. C'est malheureux que, sur l'ascension finale, les choses n'aillent pas dans le bon sens, mais on ne devrait pas en attendre autant, c'est sa première course."
La Française s'attendait à ne pas exceller d'entrée de jeu. "Je ne suis pas revenue sur la route pour me faire démonter. Je vais peut-être prendre des claques, prévenait-elle dans un entretien à l'AFP le 15 janvier. Finalement c'est un peu l'histoire de ma vie. Je pense être quelqu'un de résilient". Habituée à s'entraîner seule en VTT, Ferrand-Prévôt a regoûté à la vie de groupe, et aux performances du peloton. "Je ne pensais pas que le niveau était aussi haut, ajoutait-elle. Avant c'était beaucoup plus hétérogène. Les tactiques d'équipes sont devenues cruciales. La nutrition a beaucoup changé aussi et tient un rôle essentiel dans la performance. Manger autant sur le vélo c'est nouveau pour moi."
Un mois s'est écoulé depuis cet entretien. Pauline Ferrand-Prévôt a pu disputer sa première course de la saison. Un autre mois va s'écouler avant sa prochaine grande échéance, les Stade Bianche, le 8 mars. De quoi laisser du temps à l'ex-championne du monde sur route (2014) de poursuivre son adaptation.