EDF: un dividende pour l'État plutôt qu’une taxe

Il est rare qu’un gouvernement en quête de rentrées fiscales renonce à une taxe. Selon nos informations, la Crim 2, version 2024 de la contribution sur la rente inframarginale de la production d’électricité, ne verra pas le jour. À la place, EDF devrait verser un dividende à son unique actionnaire : l’État. La Crim 2 devait frapper les centrales électriques d’une capacité supérieure à 260 mégawatts (MW) et rapporter près de 3 milliards d’euros au budget de l’État. 

Somme supportée à 85 % par EDF. Depuis son retour aux manettes, Agnès Pannier Runacher, ex-ministre de l’Énergie du gouvernement Borne et désormais ministre de la Transition écologique, de l’Énergie et du Climat, n’a eu de cesse de qualifier cette taxe de « bête et méchante », s’inquiétant d’un éventuel impact négatif sur les factures des Français. Le prélèvement d’un dividende présente plusieurs atouts. En premier lieu celui de ne pas avoir d’impact sur le compte d’exploitation de l’entreprise et donc de ne pas être répercuté sur les factures. 

De plus le montant du dividende varie (théoriquement) en fonction des résultats et des besoins d’investissement du groupe. Nombre d’interrogations restent néanmoins en suspend. Tant que le projet de loi de finances n’a pas été présenté, tout reste possible. Il faudra aussi affiner le taux de distribution qui pourrait être appliqué (45 % en 2021), arbitrer entre la part des gains dévolue à l’actionnaire, celle allant à l’investissement et celle consacrée au désendettement du groupe. L’année dernière, EDF a dégagé 10 milliards de résultats. Pour 2024, le groupe a prévenu, les gains seront moins importants.