Offrir un voyage en Corée du Sud : quand la K-pop inspire Noël aux Français

Elles sont parties sur un « coup de tête ». Cet été, Lina, 16 ans, s’est envolée avec sa mère et sa sœur pour deux semaines à Séoul, en Corée du Sud. «Quand j’ai appris la nouvelle, j’étais aux anges», raconte l’adolescente, passionnée de K-pop, popularisée par des groupes comme BTS. Ce voyage était l’occasion rêvée de découvrir l’univers de ses idoles.

Sa mère, Mesyssoun, avoue en riant : «Avant elle, je ne connaissais pas du tout, je pensais que c’était comme la Corée du Nord.» Curieuse de mieux comprendre cet univers pour surveiller les activités en ligne de sa fille, elle finit par développer un intérêt commun pour la culture sud-coréenne. Le séjour est réservé en dernière minute, grâce à des promotions estivales : «550 euros l’aller-retour par personne au lieu de 1 000, c’était inespéré !» Une aubaine pour une destination qui enchante mère et fille. 

Le succès des circuits dédiés à la K-Culture

Le quartier d’Hongdae, à Séoul, apparécié pour ses magasins proposant des produits liés à la «K-pop». Jakub Szoska / Jakub - stock.adobe.com

Les Français, premiers touristes européens en Corée du Sud, sont de plus en plus attirés par la « vague coréenne », ou Hallyu. La K-pop, en particulier, a donné naissance à une « génération K-pop », composée en grande partie de jeunes de 13 à 18 ans. Selon l’Office du tourisme sud-coréen, les voyageurs de moins de 30 ans représentent une majorité des visiteurs, citant souvent la musique comme motivation principale.

Préparer son voyage
Service

«Ce mois-ci, beaucoup de parents ont réservé un séjour en Corée du Sud comme cadeau de Noël pour leurs enfants», confie Léa Gaspard, responsable des séjours en Asie chez Havas. Le voyagiste observe une hausse de 50 % des réservations pour cette destination par rapport à 2023. Même tendance chez Les Maisons du Voyage, où les circuits liés à la K-pop enregistrent un intérêt croissant. «Notre circuit le plus populaire explore les lieux emblématiques de la K-culture», explique Luana Grandin, assistante de production.

Dans la peau d’une star de K-Pop

Pour satisfaire cette nouvelle demande, les agences de voyage misent sur des expériences immersives. Taejong, guide coréen de 27 ans et bilingue français travaillant pour Danim Travel, remarque que «80 % des clients francophones citent la K-pop comme raison de leur visite».

Parmi les incontournables de Séoul : le quartier d’Hongdae, riche en boutiques spécialisées, ou le HiKR Ground, un centre culturel où l’on peut enregistrer des vidéos et s’initier aux chorégraphies des stars. 
Sandra, une Parisienne de 43 ans, raconte son expérience avec ses trois enfants : «Ils ont adoré se mettre dans la peau d’une star de K-pop, choisir la musique, les décors… C’était immersif et, en plus, gratuit !»

«Tout a commencé par une suggestion YouTube»

En France, le groupe Go&Live, spécialiste des voyages éducatifs, a rajouté des stages de danse K-pop (en option) dans ses formules initiales de séjours linguistiques. «On s’est rendu compte que les musiques donnaient envie d’apprendre le coréen car les fans veulent comprendre les paroles de leurs titres favoris», observe Aurélie Boudon, responsable des programmes étudiants/adultes et formation professionnelle, en mentionnant que celui-ci n’attire pour le moment qu’un public féminin.

Sa passion a justement entraîné Alexandra, 21 ans, à étudier le coréen en licence de langue étrangère après l’obtention de son bac. L’année dernière, elle a pu effectuer un échange universitaire de six mois à Séoul. «Tout a commencé par une suggestion YouTube quand j’avais 14 ans, et depuis je suis tombée amoureuse de ce pays et de sa musique», se rappelle la passionnée de K-pop, qui en parle comme un genre qui dénote de la pop américaine «classique». «C’est omniprésent dans la capitale, aussi bien dans la rue, où on ne voit que des affiches publicitaires des groupes, que dans les magasins et les restaurants, où l’on n’entend que ça», décrit l’étudiante francilienne qui a pu assister à 18 concerts sur place.

Affiches de stars de K-pop collées sur la devanture d’un centre commercial à Séoul. Alexandra Jallu.

«J’avais l’impression d’arriver dans un paradis tout rose», continue-t-elle en spécifiant le coût des albums de ses groupes préférés, souvent étoffés de photos ou de stickers prisés par les fans, fixés à 15 euros au lieu de 30 en France. L’occasion aussi pour sa famille de venir la voir et de découvrir cette destination. «Mes parents n’y étaient jamais allés avant et ils ont adoré, surtout mon père, qui souhaite même y retourner», confie Alexandra. Bientôt, elle aussi pourra peut-être revenir afin d’améliorer ses pas de danse K-pop, grâce au futur lancement du «K-culture Training Visa», annoncé en juin 2024.

Bien que la musique reste un moteur principal, la Hallyu s’étend bien au-delà. Gastronomie, cosmétiques, séries télévisées… La Corée du Sud séduit par une offre culturelle complète. En 2023, près de 134 000 Français ont visité le pays. Un chiffre qui pourrait encore grimper avec la sortie sur Netflix de la saison 2 de Squid Game en décembre, attirant de nouveaux voyageurs curieux de vivre une immersion sud-coréenne.


EN VIDÉO - Séoul connaît sa plus longue série de «nuits tropicales».