Droits de douane américains : l'Europe cherche sa riposte
Leur credo c’est de négocier avec les États-Unis. Les ministres du Commerce de l'Union européenne se réunissent vendredi 16 mai à Bruxelles. Il sera question de la riposte à adopter face aux droits de douane américains. Mais surtout sans se précipiter, prendre le temps, laisser venir, alors que Donald Trump semble être un peu moins belliqueux qu’il y a quelques semaines. Preuve en est, la pause actée entre Washington et Pékin en début de semaine qui donne un peu d’espoir aux Européens.
Bruxelles espère aussi que la situation intérieure aux États-Unis fera changer d’avis Donald Trump. Jeudi 15 mai, le patron de Walmart, la grande chaîne d’hypermarchés américains, a, par exemple, alerté : "Des droits de douane, même à des niveaux réduits, vont entraîner des hausses de prix dans les rayons". Si l’inflation augmente aux États-Unis, et qu’il y a un risque de grogne sociale, cela pourrait-il inciter le président américain à reculer, comme il l’a fait le mois dernier, quand il y a eu les turbulences à Wall Street ? Drôle de coïncidence, mais c’est à ce moment-là, que Donald Trump a annoncé une pause de trois mois avec les Européens et a calmé le jeu avec la Chine.
Faire mieux que l'accord conclut avec le Royaume-Uni
Il y a aussi l’accord que les Anglais viennent de passer avec les Américains. Mais les Européens sont plutôt dubitatifs sur cet accord entre Londres et Washington. Ils ne le citent pas en exemple, loin de là. Car il maintient des droits de douane de 10% sur les exportations britanniques.
L’objectif de l’Europe n’est pas d’écoper de droits de douane généraux de 10%. Même si c’est mieux que les 25% de surtaxe dont sont menacés la plupart de nos produits si les négociations échouent d’ici début juillet 2025. Ces 10%, ça reste beaucoup trop pour l’économie européenne.
L'UE prépare une liste de produits américains à taxer
Pour le ministre français du Commerce, Laurent Saint-Martin, l'Union ne peut pas accepter des droits de douane réciproques. C’est-à-dire que, même si en retour, on appliquait 10% de surtaxes sur les produits américains, ce ne sera pas satisfaisant.
Justement, l’Europe a établi une liste de produits américains qu’elle taxerait. Si début juillet, Donald Trump met sa menace à exécution, Bruxelles prévoit des surtaxes sur l’aéronautique américaine, histoire de pointer les avions Boeings. Mais aussi sur les pièces détachées automobiles, les produits chimiques, des produits de santé. Figurent aussi, sur la liste, des denrées agroalimentaires (dont certains alcools) que nous importons des États-Unis. Selon Bruxelles, ça représenterait 95 milliards d’euros au total, soit plus de 100 milliards de dollars. Une liste que Bruxelles aimerait bien éviter d’avoir à utiliser.