Bouclé, ceinturé, cadenassé… Est-ce parce que, dès l’Antiquité, le sac, alors appelé bourse, puis aumônière, contenait l’argent destiné aux aumônes qu’il a été conçu comme un accessoire à protéger? Porté par les hommes comme par les femmes, il est accroché à la ceinture des vêtements. Tout près du corps. Impossible à dérober. Très vite, on lui fait dissimuler peignes, ciseaux, chapelets, miroirs, mots doux…
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Et, plus son propriétaire est puissant, plus il convient d’en contrôler l’accès. Au XV siècle, une armature en métal est ajoutée de façon que la bourse soit plus structurée et mieux fermée. Bronze, fer ou laiton sont alors utilisés et souvent richement travaillés. Au XVI siècle, Henri II possède plusieurs modèles d’escarcelles munies d’un fermoir parfois aussi sophistiqué qu’une combinaison de coffre-fort, commeon le remarque sur le portrait du roi attribué à François Clouet, exposé au Musée du Louvre. D’ailleurs, étymologiquement, le mot escarcelle est dérivé de l’italien scarso qui signifie «avare». Faut-il comprendre qu’elles ne s’ouvraient pas fréquemment?
Grand bond en avant: vers 1860, avec le développement des voyages, le cuir devient la norme. Plus solides, les sacs, de voyage ou pas, se ferment aussi mieux. Fermoir, rivet, ardillon, boucle, clip, mousqueton, «tuck»… toutes les options sont possibles pour les rendre inviolables.
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Plus tard, l’ultracréativeElsa Schiaparelli imaginera un trou de serrure en guise de fermoir sur ses sacs, afin d’apporter une aura de mystère à cet objet du quotidien. Une jolie façon de mettre un peu de poésie et de fantaisie dans cet objet utilitaire.