Grève et manifestations en Israël : le gouvernement doit revenir "de toute urgence à la table des négociations", exhorte le Forum des familles et des disparus
Le gouvernement israélien doit revenir "de toute urgence à la table des négociations", exhorte dimanche 15 août sur franceinfo David Sprecher, responsable France et Union européenne au Forum des familles de disparus et otages à Gaza, principale organisation représentant les proches des otages. Elle appelle à une grève générale dimanche et lundi en Israël. David Sprecher assure qu'elle est "largement suivie". Cette grève "a débuté symboliquement à 6h29. C'était exactement le moment où avait commencé l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2023", précise-t-il.
Le Forum des familles de disparus et otages à Gaza demande au gouvernement de Benyamin Nétanyahou de négocier "un accord pour la libération de l'entièreté des otages". À titre personnel, David Sprecher est "depuis très longtemps" "opposé à la libération partielle d'otages" parce que, explique-t-il, "je savais pertinemment bien que la dernière tranche ne serait jamais libérée". Donc, "on voudrait la libération de l'ensemble des otages". L'organisation réclame également la fin du conflit à Gaza "et troisièmement, de s'atteler à la reconstruction de la bande de Gaza et de donner à la population gazaouie, celle qui n'est pas avec les terroristes du Hamas, des possibilités pour un avenir meilleur pour eux", ajoute David Sprecher. "Je pense qu'une grande partie de la population [israélienne] veut la fin de cette guerre, des hostilités, même s'il y a bien évidemment encore une tranche de la population qui soutient Nétanyahou", estime-t-il.
Le principal syndicat n'appelle pas à la grève
Pour le responsable France et Union européenne au Forum des familles de disparus et otages à Gaza, "c'est une déception" que le principal syndicat d'Israël, Histadrout, ne s'associe pas à cet appel à la grève. Il a en revanche été relayé par le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid. "C'est une très grande satisfaction de savoir qu'une très grande majorité de la population est favorable à ce mouvement parce que nous devons absolument tous obtenir de manière extrêmement rapide la libération de tous nos otages et le rapatriement des corps des personnes décédées", insiste David Sprecher. Parmi les 251 otages capturés lors de l'attaque du 7-Octobre, 49 restent détenus à Gaza, dont 27 décédés, selon l'armée israélienne.
Depuis deux ans, des manifestations sont organisées presque toutes les semaines pour dénoncer la stratégie du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou mais "il ne prend jamais en compte les manifestants, c'est vraiment très désolant", déplore sur franceinfo David Sprecher. "On est très fatigués de manifester. Je suis moi-même très actif pour les otages depuis maintenant pratiquement 22 mois et je suis vraiment épuisé de cela" mais "je continuerai jusqu'au bout parce qu'il s'agit ici de vies humaines que l'on doit sauver et la population doit être mobilisée dans la même optique", exhorte-t-il. David Sprecher souhaite que de nouvelles élections soient organisées pour que "les citoyens israéliens viennent voter en masse pour, je l'espère, un gouvernement beaucoup plus pacifiste". Une position qu'il exprime à titre personnel et pas au nom du Forum des familles de disparus et otages à Gaza.