Canada : le parti du libéral Mark Carney, successeur de Justin Trudeau, donné vainqueur
Au Canada, le Parti libéral du Canada (PLC) de Mark Carney, a remporté lundi 28 avril les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux. Mais les premiers résultats, encore préliminaires, ne garantissent pas pour le moment une majorité absolue pour la formation au Parlement, où siègent 343 députés. À 8 heures (heure de Paris), Radio Canada a annoncé 167 sièges pour les libéraux, 145 pour les conservateurs et 23 pour le Bloc québécois. Au total, près de 29 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes dans ce pays qui s’étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.
Après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau, les élections législatives au Canada se sont déroulées deux jours après l’attaque meurtrière à la voiture-bélier, samedi soir, à Vancouver. Si les résultats semblaient joués d’avance, la campagne de Mark Carney du Parti libéral du Canada (PLC) centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays a participé à renverser la situation. Alors que le président des États-Unis a mis le pays sous pression à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, le Parti conservateur du Canada (PCC), mené par Pierre Poilievre, dont son chef est considéré comme un « mini-Trump », a été victime de cette image et de la crainte d’une guerre commerciale menaçant Ottawa.
« Le président Trump essaie de nous briser pour nous posséder »
Lors de son discours de victoire, Mark Carney a continué de jouer sur ce credo : « Comme je le dis depuis des mois, l’Amérique veut notre terre, nos ressources, notre eau », a-t-il déclaré. « Le président Trump essaie de nous briser pour nous posséder. Cela n’arrivera jamais », a-t-il assuré. Il a également appelé le pays à l’unité pour les « difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices ».
Pour le ministre de la Culture Steven Guilbeault, « les nombreuses attaques du président Trump sur l’économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens », a-t-il déclaré sur la chaîne publique CBC. Et les électeurs « ont vu que le premier ministre Carney avait de l’expérience sur la scène mondiale ».
Investi premier ministre le 14 mars, après la démission de Justin Trudeau, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada (2007-2013) et d’Angleterre (2013-2020), a surfé sur son slogan « Un Canada fort » et sur son profil d’économiste. Il a construit son discours en opposition frontale à la guerre commerciale de Trump tout en vantant une politique qui pourrait coûter socialement cher aux Canadiens.
Parmi ses promesses : relancer la défense nationale, investir dans les infrastructures énergétiques et « réinventer » l’économie pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis des États-Unis. La priorité, à l’instar du parti conservateur, a été donnée aux énergies fossiles. Quant aux mesures pour faire face aux menaces tarifaires des États-Unis, les libéraux promettent d’éliminer les barrières interprovinciales et d’indemniser travailleurs et entreprises touchés par la guerre commerciale grâce aux revenus des contre-tarifs.
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