Budget 2025 : les députés ont terminé l'examen des recettes à l'Assemblée et voteront mardi sur cette partie

Les députés sont venus à bout, dans la nuit de vendredi à samedi 9 novembre, de la première partie du budget de l'Etat. Le texte initial du gouvernement a été largement remanié, avec de nouvelles taxes à foison, que l'Assemblée doit encore valider par un vote d'ensemble mardi.

Peu avant 3 heures du matin, l'Assemblée nationale a enfin achevé l'examen de la partie "recettes" du projet de loi de finances, et des plus de 3 000 amendements déposés par les députés. Un chantier entamé le 21 octobre, puis interrompu le temps des discussions sur le budget de la Sécu, et repris mercredi dans l'hémicycle, où la copie du gouvernement a été profondément transformée.

Une "hausse d'impôts de 35 milliards"

Au bout du compte, la prévision de déficit de l'Etat pour 2025 est ramenée de 142 à 85 milliards d'euros, au prix notamment d'une "hausse d'impôts de 35 milliards", a calculé en fin de séance le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, jugeant cette amélioration "largement artificielle" car découlant aussi pour 23 milliards de la suppression de l'enveloppe destinée à l'Union européenne.

"On n'a rien supprimé du tout, nous sommes toujours dans l'UE", a acquiescé le député centriste Charles de Courson, rapporteur général du budget qui a pour sa part estimé les nouvelles recettes à "12 milliards en comptant large", le reste étant "probablement euro-incompatible, ou inconstitutionnel".

Chiffrage logiquement contesté par le président LFI de la commission des Finances, Eric Coquerel, qui retient la "satisfaction" d'avoir "trouvé des dizaines de milliards de recettes nouvelles" et ainsi "baissé le déficit à moins de 3%" du PIB. De fait, la gauche a déroulé une bonne partie de son programme des dernières législatives. A grand renfort de nouvelles taxes sur les "superprofits", les "super dividendes", les rachats d'actions, les "grandes sociétés du numérique", les multinationales ou encore le patrimoine de milliardaires.

Si le texte était rejeté mardi, il serait alors transmis au Sénat dans sa version initiale, sans que les députés puissent examiner le volet "dépenses" du budget de l'Etat. En revanche, si les députés approuvent cette première partie, ils passeront dans la foulée à la discussion des crédits alloués aux différentes missions de l'Etat, avec l'obligation d'aboutir avant la date-butoir du 21 novembre.