Turquie: comment le nationalisme «ordinaire» irrigue toute la société

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Une jeune femme passe devant un magasin avec une pancarte de location accrochée dans le district de Cankaya à Ankara, le 27 septembre 2023. ADEM ALTAN/AFP

DÉCRYPTAGE - La désillusion de nombreux jeunes électeurs participe à ce que les dernières élections avaient déjà signalé: l’essor de la question nationaliste.

Doudoune blanche et piercing à l’oreille, Kubilay, 22 ans, termine une partie d’échecs au Central, un des nombreux cafés du vaste campus à l’américaine de Metu (Middle East Technical University), la prestigieuse université d’Ankara. «Priorité aux copains et aux examens», insiste l’étudiant en ingénierie, même s’il ira quand même voter, ce dimanche 31 mars, «mais par déception, plus que par conviction». «Ma génération, poursuit-il, n’a connu que le régime de l’AKP (parti islamo-conservateur fondé par Erdogan, au pouvoir depuis 2003). Elle a mal vécu l’échec de l’opposition à la présidentielle de mai dernier, alors qu’elle croyait au changement. Cette fois-ci, je vais voter pour le candidat du nouveau parti Zafer (extrême droite), histoire de tenter autre chose, et parce que je me reconnais dans ses valeurs nationalistes et séculières».

À J-1 du scrutin municipal, où l’engouement n’est guère de mise, la désillusion de nombreux jeunes électeurs participe à ce que les dernières élections avaient…

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