Marseille : un ex-adjoint du maire Benoît Payan condamné pour des violences contre des proches du député Sébastien Delogu
L’affaire illustre un peu plus les tensions qui subsistent entre les Insoumis et les proches de l’ancien socialiste à la tête de la ville. Ce jeudi, la 12e chambre du tribunal correctionnel de Marseille a condamné l’ancien adjoint PS aux sports de Benoît Payan Sébastien Jibrayel à une peine d’un an de prison avec sursis et à payer une amende de 5000 euros.
Le socialiste était poursuivi pour des violences contre deux militants LFI proches du député des quartiers nord Sébastien Delogu venus coller des affiches dans les quartiers populaires du nord de Marseille, le 18 janvier dernier. Cette affaire avait conduit le maire de Marseille à retirer à Sébastien Jibrayel sa délégation.
Passer la publicitéSur les images de vidéosurveillance, visionnées durant l’audience en mai dernier, on pouvait voir deux militants LFI en train de décoller des affiches devant une école. Un attroupement s’est créé ensuite autour d’eux, et un des militants LFI a été roué de coups : gifles, coups de poing et coups de pied. Avec son père, l’ancien député Henri Jibrayel, Sébastien Jibrayel apparaît sur les images, arrivant en voiture, se mêlant à l’attroupement avant de repartir. Henri Jibrayel a été condamné pour sa part à six mois de prison avec sursis.
Un troisième homme, Mohammed Aboud, qui a reconnu avoir porté les coups, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis. Un quatrième prévenu, Lyece Choulak, conseiller d’arrondissement des 15e et 16e arrondissements de Marseille, écope d’une peine de six mois de prison avec sursis.
Pas d’inéligibilité
La procureure de la République de Marseille avait requis une peine de 24 mois de prison avec sursis probatoire à l’encontre de Sébastien Jibrayel. La procureure avait par ailleurs requis deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, contre Mohammed Aboud
Pour le quatrième homme, Lyece Choulak, conseiller d’arrondissement des 15e et 16e arrondissements de Marseille, elle a requis 15 mois de prison avec sursis simple.
Contrairement aux réquisitions de la procureure de la République, aucune privation des droits civiques n’a été prononcée dans ce dossier. Un détail qui n’en est pas un pour les prévenus à quelques mois des prochaines élections municipales. Or, l’avenir politique de Sébastien Jibrayel semblait être déterminé à ce dossier. «La peine prononcée est bien inférieure à la peine requise, et ce d’autant qu’aucune peine d’inéligibilité n’a été prononcée», se réjouit Me Benjamin Liautaud, avocat de Sébastien Jibrayel. « Maintenant, on va s’interroger sur l’éventualité d’un appel, poursuit l’avocat. Laissez-nous réfléchir à ce qu’on fait judiciairement et sur le terrain politique.»
Passer la publicité«On aurait préféré une peine à hauteur des réquisitions, reconnaît Me Yones Taguelmint, avocat des parties civiles. Mais il y a dans ce dossier des caméras de vidéosurveillance, et la cour d’appel ne pourra pas être trompée par les images. Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de faire appel, à moins de le décider au titre d’une stratégie politique.»