Dermatose nodulaire : les agriculteurs veulent bloquer les stations de ski des Hautes-Pyrénées

Les agriculteurs des Hautes-Pyrénées, mobilisés contre les abattages de troupeaux touchés par un cas de dermatose nodulaire, comptent bloquer l'accès aux stations de ski dès jeudi 18 décembre, rapporte ICI Béarn Bigorre (ex-France Bleu).

Un premier barrage filtrant est prévu dans la matinée à Arreau, pour bloquer l'accès à la vallée d'Aure et à la station de Saint-Lary-Soulan. "On va commencer doucement, avec un groupe qui part, et le reste qui garde les points de blocage de l'A64", déclare Sylvain Arberet, porte-parole de la Coordination Rurale des Hautes-Pyrénées, à ICI Béarn Bigorre. L'A64 est toujours coupée à la circulation entre Montréjeau (Haute-Garonne) et Briscous (Pyrénées-Atlantiques). "On ne pourra faire qu'une vallée à la fois pour l'instant. Mais s'il n'y a pas l'arrêt de l'abattage total, ce sera un blocage total", prévient Sylvain Arberet.

"On n'a pas d'autres moyens de pression"

"Le but, ce n'est pas de se mettre les gens à dos, mais il faut comprendre qu'on n'a pas d'autres moyens de pression. Il faut qu'on touche au porte-monnaie pour faire bouger les choses", ajoute le porte-parole de la Coordination rurale des Hautes-Pyrénées. Les agriculteurs demandent toujours la levée du protocole mis en place par la ministre de l'Agriculture Annie Genevard.

Les vingt vaches d'un élevage de Luby-Betmont ont été abattues vendredi, conformément à la réglementation en vigueur. Un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) avait été officialisé dans ce cheptel par la préfecture du département mercredi 10 décembre.

Les stations pourraient perdre 30% de leur chiffre d'affaires

À cause de cette action des agriculteurs, les stations du département pourraient perdre jusqu'à 30% de chiffres d'affaires, selon Laurent Garcia, directeur de la station de Peyragudes, et président Midi-Pyrénées des domaines skiables de France. "On comprend les revendications des agriculteurs, d'ailleurs plusieurs de nos saisonniers sont à la fois salariés sur les remontées mécaniques, et vivent de l'agriculture, mais il y a des intérêts économiques forts", réagit-il au micro d'ICI Béarn Bigorre.

"On ne peut pas se satisfaire d'un accès par le réseau secondaire, c'est dangereux, et ça n'absorbe pas beaucoup de véhicules", déplore Laurent Garcia. "Sur la première semaine des vacances, on a des taux de réservation autour des 70% sur l'ensemble des Pyrénées, et pour la deuxième semaine, c'est même 100%", détaille-t-il. En conséquence, les embauches des saisonniers, prévues en fin de semaine, ont été gelées.