PSG : Gonçalo Ramos, le sauveur ?
«Il revient le 25… Mais je ne sais pas de quel mois». Finalement, Gonçalo Ramos est revenu au jeu le 26 novembre, mardi dernier, lors de la défaite à Munich (1-0). La blague était signée Luis Enrique. Encore que, le coach espagnol riait jaune. Depuis de longues semaines, le manque d’efficacité parisien en Ligue des champions lui est jeté à la figure à chaque conférence de presse ou presque. Et plus les semaines avançaient, plus le nom de l’attaquant portugais de 23 ans, out depuis le 16 août avec une blessure à la cheville, revenait dans la bouche des journalistes. Ce qui avait le don d’agacer «Lucho». «Il semblerait qu’il soit la solution à tous les problèmes. Il revient le 25 et il va apporter la même chose qu’avant. Je l’adore, comme les autres joueurs de l’effectif», avait encore grincé le coach parisien.
S’il est si facilement agacé par ce sujet, c’est que Luis Enrique est persuadé que son savoir-faire, le collectif, son jeu, ses idées ou encore ses concepts surpassent le talent individuel des joueurs. Imaginer que Ramos va tout changer minimise son impact sur les évènements, son influence sur l’équipe. Et ça le renvoie face à ses contradictions au sujet de son fameux faux 9. Car l’ancien joueur de Benfica, lui, est un vrai 9. «C’est un peu le profil de Randal Kolo Muani, des finisseurs, ils sont meilleurs dans la surface et à la finition, ils sont bons sur le plan défensif, notamment Ramos, et c’est pour cela qu’on les a recrutés», glissait-il récemment, un petit tacle au passage pour «Kolo».
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Apporte-moi ce joueur si tu l’as ! Cet attaquant, d’où est-ce que je le sors ?
Luis Enrique
Pour ce qui est du «blocage» offensif du Paris-SG en C1 (3 buts en 5 matchs), «la solution n’est pas dans un ou deux joueurs, un joueur actuellement dans l’équipe ou un autre qui arriverait au mercato pour tout changer, c’est notre modèle, la solution ne repose pas sur un seul joueur. Il faut s’améliorer comme équipe, en tant que club. Il faut bien sûr s’améliorer aussi lors du mercato, en profiter pour améliorer l’effectif, mais la solution est toujours globale».
Avant l’Atlético, Luis Enrique affirmait qu’on «ne peut pas dire qu’on va acheter tel ou tel joueur et qu’il va garantir un certain nombre de buts, il n’y a pas cela sur le marché». Après la leçon d’efficacité face aux Colchoneros (1-2), il avait vu rouge : «Apporte-moi ce joueur si tu l’as ! Cet attaquant, d’où est-ce que je le sors ?», s’était-il emporté. «Ce n’est pas comme s’il y avait un bouton on et off à actionner, ça ne marche pas comme ça le sport, ce serait trop facile. Cela ne dépend pas d’un joueur, d’un blessé, d’une recrue. On va se développer, progresser», affirmait-il encore dernièrement. Certes, Paris est tranquille en L1, leader avec 6 points d’avance au classement sur son dauphin, Monaco, avant la 13e journée et la réception des Canaris en perdition ce samedi (21h). En Ligue des champions, c’est l’alerte rouge : 4 points en cinq matchs, 3 buts marqués et une 25e place au classement.
«Malheureusement, on a perdu, mais c’est bien d’être revenu et je suis prêt à aider l’équipe dans les matchs à venir (…) Je suis prêt, je suis là, je peux jouer tous les matchs», claironnait Ramos mardi soir. Et d’ajouter, à la question de savoir si les Parisiens ont peur pour la qualification : «Non, on n’a peur de rien. Ce n’est pas la fin de la Ligue des champions pour nous. Il reste trois matchs. On va travailler dur pour les gagner et accéder au prochain tour».
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Ce n’est pas Lewandowski, Kane ou Haaland, mais…
Pour cela, il conviendra de marquer des buts. Ça tombe bien, c’est ce pourquoi Gonçalo Ramos a été recruté pour 80 M€. Ce n’est pas Robert Lewandowski, Harry Kane ou Erling Haaland, c’est assez clair. Mais c’est une corde de plus à l’arc parisien. En plus, sa présence pourrait libérer Bradley Barcola – brillant en L1 mais inexistant en C1 – et Ousmane Dembélé – dont l’efficacité n’égalera jamais ses talents de créateur – d’une certaine pression, leur offrir des espaces différents. «On peut critiquer le faux 9 quand on ne marque pas et on va oublier quand il marque. Je connais ce genre de critique, je l’accepte. J’utilise un 9 quand c’est opportun, en fonction de ce que je souhaite, et aussi d’autres profils qui vont apporter d’autres choses que je considère comme importantes pour l’équipe», disait récemment «Lucho».
Reste à savoir si l’ancien sélectionneur de la Roja compte s’appuyer sur Gonçalo Ramos. Il ne lui a pas démontré une confiance démesurée la saison passée. Une première campagne parisienne à 14 buts et 2 passes décisives en 40 matchs, après une saison à 27 buts et 8 passes décisives sous les couleurs de Benfica. Un joueur généreux, capable de jouer dos au but, de garder la balle et surtout, de marquer. «On peut se défaire du pressing de l’équipe adverse de différentes manières. On peut essayer de repartir de l’arrière par le biais de passes courtes, on peut avoir un 9 qui garde le ballon, mettre le ballon dans le dos de la défense… Chacun a sa solution», disait Luis Enrique avant Munich. Ramos pourrait lui en apporter d’autres aussi pour cela, par rapport aux faux 9 Marco Asensio ou Kang-in Lee. Quid de Randal Kolo Muani ? Il n’existe visiblement pas dans l’esprit de son entraîneur...
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Jouer avec un 9 n’est pas la panacée pour moi, pas plus que de jouer avec un faux 9 d’ailleurs.
Luis Enrique
En résumé, Gonçalo Ramos n’est peut-être pas le sauveur. Mais c’est une option de plus pour Luis Enrique, qui n’a pas l’intention de ranger l’hypothèse faux 9 au placard. «Ce sont des situations différentes dans le jeu. En fonction de ce que fait l’adversaire, de ce qui nous intéresse, ce sont des aspects différents. Jouer avec un 9 n’est pas la panacée pour moi, pas plus que de jouer avec un faux 9 d’ailleurs. Aucun des deux cas n’est idéal, ça dépend de la forme du 9, des situations dans chaque match… Je continuerai de jouer avec un 9 ou un faux 9 quand je considérerai que l’un ou l’autre est le plus opportun, ce n’est pas compliqué», a-t-il explicité vendredi face à la presse.
En attendant, «Gonçalo est très content ! Ça fait longtemps qu’il était indisponible. Tous les joueurs qui sont privés de jeu aussi longtemps sont en manque de terrain, de jouer, de marquer, c’est normal. On sera là pour l’aider quand il va revenir», lance Vitinha. Qui sait, c’est peut-être surtout Gonçalo Ramos qui va aider tout ce beau monde. Sans doute pas pour remporter la «Champions’» cette année, il ne faut pas rêver. Mais au moins pour éviter ce qui serait une embarrassante sortie de piste en saison régulière. Mais place au pain quotidien et à Nantes, modeste 16e au classement et qui reste sur neuf rencontres sans victoire en Ligue 1, dont quatre défaites consécutives sur les quatre dernières journées. Le client parfait pour relancer une attaque patraque, soigner la confiance. Et un revenant en manque de buts.