Ligue des nations : grâce à un précieux Mbappé, les Bleus terminent leur saison en dominant l’Allemagne
Des sourires et un peu de légèreté pour finir la saison. Didier Deschamps et ses troupes auraient signé pour ressentir ces émotions avant cette petite finale de Ligue des nations. Mission accomplie après un match contrasté, entre un premier acte de très mauvaise facture et un deuxième plus consistant et réaliste, pour une équipe de France victorieuse d’une Allemagne (0-2) vraiment pas rayonnante.
Place aux vacances pour les uns, à la Coupe du monde des clubs pour les autres, mais l’essentiel est fait, sans oublier le revers contre l’Espagne jeudi dernier (4-5). Sous l’impulsion d’un décisif Kylian Mbappé, les vice-champions du monde ont fait le travail. C’est ce qu’on leur demandait. Ils l’ont fait. À ce stade de la saison, n’en demandons pas plus. Pour ce qui est des enseignements de cette séquence, dans la vie de groupe le staff aura sans doute noté des choses, côté terrain, l’écart avec l’Espagne est consistant et peu d’éléments ont frappé fort.
Maignan sauveur de Bleus d’abord lénifiants
Lors du premier acte, les Bleus nous ont fait peur avec une équipe ronronnante et notamment une défense souvent prise à défaut par la profondeur d’Adeyemi, qui a vite compris que Lucas Hernandez n’était pas dans la forme de sa vie. Peu d’agressivité, de liant, d’idées… Un tableau d’ensemble lénifiant. Sans un grand Mike Maignan, l’équipe de France, modifiée par huit changements entre jeudi et dimanche, aurait pu revenir aux vestiaires avec un retard légitime au score.
À quatre reprises, le portier de l’AC Milan a sauvé les siens (2e, 6e, 24e, 43e ), pas toujours aidé par une ligne de quatre au ralenti et un milieu de terrain Rabiot-Tchouaméni peu inspiré. Offensivement, c’était quasiment le néant, en dehors d’un Rayan Cherki mobile mais pas non plus flamboyant avec autour de lui trois solutions (Thuram à gauche, Mbappé dans l’axe, Kolo Muani à droite) peu remuantes. Didier Deschamps avait beau donner de la voix sur son banc, les vice-champions du monde se faisaient bien bouger par une Mannschaft intéressante mais en manque de réalisme.
Mbappé, un 50e but en guise de hold-up
Sous le soleil de Stuttgart et une enceinte remplie par 51.940 spectateurs (dont 6733 tricolores), Allemands et Français se dirigeaient donc vers un score de 0-0 en première période. Sauf que Kylian Mbappé, décevant jusque-là et peu connecté avec ses partenaires, avait un autre avis. Sur un centre de d’Aurélien Tchouaméni, le capitaine des Bleus contrôle dans la surface, fixe Kimmich et adresse une frappe sèche que détourne Ter Stegen, battu (0-1, 45e).
Un vrai hold-up dans un premier acte à sens unique : 10 tirs concédés, du jamais-vu depuis l’Euro 2016… contre l’Allemagne à l’Euro. Peu importe pour le Soulier d’or, qui s’offre son 50e but en 90 sélections, à seulement 26 ans. Bluffant. Et à ne surtout pas banaliser. Plus que sept unités avant de rejoindre Olivier Giroud, meilleur buteur de l’histoire des Bleus.
Une équipe de France bien plus saignante après la pause
«Sans un Mike (Maignan) impérial, le score aurait été différent», pestait Didier Deschamps, lucide, dans les coursives de la Stuttgart Arena à la pause. Message reçu par ses hommes, bien plus agressifs, solides et parfois saignants au retour des vestiaires. Face à une Allemagne coupée en deux et agacée par un but refusé (logiquement) sur arbitrage vidéo (53e), les Bleus ont eu de nombreuses occasions de doubler la mise. Sans succès. Avec une physionomie de match totalement différente. Mbappé (47e, 79e , 82e), Thuram (59e, 70e) ou encore Cherki (58e) et Doué (74e), entré en jeu à la place de Kolo Muani, ont cru alourdir le score, mais Ter Stegen a veillé ou des mauvais choix ont été opérés.
Cherki moins fringant que jeudi
Remplacé par Michael Olise (70e), Rayan Cherki, très attendu après son entrée fracassante contre l’Espagne (1 but et une passe décisive) jeudi soir, aura tenté de s’illustrer, sans trop de réussite. S’il s’est montré mobile, appliqué et disponible pour tenter de mettre de la vitesse à un jeu français qui ne demandait que cela, le futur ex-Lyonnais n’a pas toujours fait les bons choix. Au final, une première titularisation moins séduisante que sa sortie trois jours plus tôt. À 21 ans, la route est encore longue pour s’installer durablement dans le onze de départ d’une sélection.
Les Bleus terminent bien leur saison, rendez-vous en septembre
Dans une fin de match à sens unique, la bande de Kylian Mbappé a profité des largesses allemandes, incapables de porter le danger devant le but de Maignan. Sur une erreur défensive adverse, le capitaine des Bleus a remonté toute la moitié de terrain de la Mannschaft pour délivrer sa 32e passe décisive en sélection avec Michael Olise, à la réception (0-2, 84e). Anecdotiques troisièmes de la Ligue des nations, les Français, bien plus réalistes que leurs adversaires – ce qui leur avait manqué jeudi contre l’Espagne- terminent leur saison 2024-2025 par un succès précieux face à un rival historique qui aura flanché dans ce Final Four disputé devant ses supporters. Les vacances de Julian Nagelsmann sont déjà fichues.
Merci aussi à Kylian Mbappé (1 but et une passe décisive), déterminant pour cet ultime rendez-vous en sélection avant de filer avec le Real Madrid aux Etats-Unis pour la coupe du monde des clubs. Si cette séquence internationale sera vite oubliée, les Bleus ont eu le mérite de ne rien lâcher jusqu’au bout. Dans une saison à rallonge, c’est à saluer malgré tout. Début septembre (Ukraine, le 5), il faudra basculer sur les qualifications à la coupe du monde 2026. L’immense objectif de la prochaine saison.