MademoiselleLit : « Pour avoir le goût de la lecture, il suffit de tomber sur le bon livre au bon moment »

Rien ne la destinait au monde littéraire, et pourtant. Petite lectrice à ses heures perdues pendant son adolescence, Maïté Defives découvre à 23 ans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran d’Éric-Emmanuel Schmitt. C’est la révélation. Ce livre très court portant sur la confrontation de deux mondes la bouleverse, à tel point qu’elle finit par lire toutes les œuvres de l’écrivain, puis d’autres œuvres de littérature contemporaine. Présente sur les réseaux sociaux depuis 2017 sous le pseudo de MademoiselleLit, la Bailleuloise quitte le monde des finances en 2019 pour devenir « bookstagrameuse » à temps plein. Partageant des chroniques chaque semaine, l’influenceuse de 38 ans aux 100 000 abonnés sur Instagram publie son premier livre intitulé 100 livres qui changent la vie. 

LE FIGARO. - Pourquoi avoir voulu écrire un livre ?

Maïté DEFIVES. - Sur les réseaux sociaux, je transmets mes coups de cœur en racontant, avec mes mots, ce que j'ai apprécié ou non, dans tel ou tel livre. Je me suis dit que je pouvais faire la même chose mais en écrivant un livre. Mon objectif est de redonner le goût de la lecture, notamment aux adolescents. Il suffit de tomber sur le bon livre au bon moment. Avec 100 livres qui changent la vie, il y en a pour tout le monde. Il y a des essais, de la poésie, de la littérature contemporaine...

Il y a très peu de classiques dans votre sélection. Pourquoi ?

Sur 100 livres, il doit y en avoir 95 qui datent d’après l’an 2000. Je lis principalement de la littérature contemporaine et étrangère. Je préfère les romans réalistes et voulais vraiment écrire un livre représentatif de mes goûts. Qui sais, peut-être que je lirai des classiques dans cinq ou dix ans ?

En quoi 100 livres qui changent la vie se distingue-t-il de vos chroniques habituelles ?

Mon objectif n’était pas de faire des chroniques mais d’aller beaucoup plus loin. Je voulais écrire un livre assez ludique, qui s’éloigne de ce que j’ai l’habitude de faire. J’ai par exemple, décidé d’ajouté quelques portraits des auteurs cités, accompagné de leurs autres œuvres. Comme ça, si le lecteur a déjà lu le livre, je peux lui en conseiller de nouveaux.

Que recherchent les maisons d’édition chez les influenceurs littéraires ?

Depuis la pandémie du Covid 19, il y a un véritable regain de la littérature en général et chez les jeunes en particulier. Notamment grâce aux influenceurs littéraires. Certaines œuvres recommandées deviennent même virales. On est donc beaucoup sollicité par les maisons d’édition avec qui l’on travaille étroitement pour faire la publicité de certains livres. Nous sommes payés pour en parler mais cela ne change en rien notre avis. Moi, je n’accepte pas tout. Je refuse d’ailleurs très souvent des livres jeunesses que l’on me propose car ils ne sont absolument pas représentatifs de mes lectures.

Avez-vous été contacté par une maison d’édition pour ce premier livre ?

Non, la démarche s’est faite de moi-même. J’ai commencé mes recherches pour l’écriture du livre en janvier puis j’ai contacté une éditrice en mai. Néanmoins, concernant mon cahier de vacances publié au printemps dernier, c’est l’inverse : la maison d’édition Marabout m’a proposé cette opportunité et je l’ai saisie !