La démarche assurée et le port de tête altier, Hinaupoko Devèze arrive en salle de presse dans une robe longue dorée. Tout sourire, celle qui a été élue Miss France 2026 moins d’une heure auparavant s’installe entre Frédéric Gilbert, directeur de Miss France et Camille Cerf (Miss France 2015), sa marraine pour l’année, un nouveau rôle dans le concours. Le but ? Aider la reine de beauté à gérer au mieux ses nouvelles responsabilités en l’accompagnant dans les moments importants de son règne.
À lire aussi Miss France 2026 : Hinaupoko Devèze, l’imperfection assumée
Cette première rencontre avec les journalistes en est indéniablement un. Pour autant, la jeune femme de 23 ans, qui a grandi entre Tahiti et le sud de la France, ne semble pas du tout intimidée. Celle que l’on surnomme «Hina» répond aux questions avec aplomb et humour.
Passer la publicitéComment vous sentez-vous, quelques minutes après votre sacre ?
Vous êtes la vingtième personne à me poser la question ! On ne naît pas Miss, on le devient... Je suis très honorée d’avoir été choisie pour être la représentante des Français cette année. En même temps, j’ai un petit peu de mal à réaliser ce qui m’arrive. Je suis encore dans cette effervescence de candidate. J’ai l’impression que je vais me retrouver demain matin avec les 29 autres participantes... Or, je suis Miss France 2026. L’adrénaline n’est pas encore retombée donc je suis encore sur mon petit nuage. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour regarder la couronne mais je la sens surtout sur ma tête !
Avant le verdict, vous avez échangé quelques mots avec Miss Nouvelle-Calédonie, votre première dauphine. Que vous êtes-vous dit ?
Juliette est une amie, une personne merveilleuse que j’avais rencontrée lorsqu’elle était candidate à Miss Nouvelle-Calédonie. On se connaît donc depuis longtemps. C’était une grande fierté pour nous, en tant que représentantes du Pacifique, de nous retrouver main dans la main juste avant le sacre. On a pensé à tout le chemin parcourun et ça nous a énormément émues. On se disait : “peu importe la finalité, nous sommes fières d’être là et nous avons réussi”. Je pense que ça s’est vu : on n’a fait que crier ! On a même fait un clin d’œil à la caméra, je crois que cela ne s’était jamais vu sur une élection.
Il y avait trois Miss Tahiti sur scène au moment de votre sacre, quelles relations entretenez-vous avec elles ?
Mareva Georges (Miss France 1991) m’a accueillie chez elle à Los Angeles pour m’aider à composer ma garde-robe parce que je viens de Polynésie française à 16 000 kilomètres et que mes vêtements étaient dans le sud de la France donc c’était un petit peu compliqué. Elle en a profité pour me donner quelques conseils. En revanche, c’était la première fois que je rencontrais Mareva Galanter (1999) et c’était un honneur. Vaimalama Chaves (Miss France 2019), elle, m’a donné envie de me présenter à Miss France. J’avais suivi son sacre à la télévision quand j’avais 18 ans et j’avais été marquée par son authenticité sur scène. Elle m’avait inspirée. Je me suis dit que, moi aussi, je pourrai un jour représenter la Polynésie sur la scène de Miss France et porter ses belles valeurs.
Ce soir, vous aviez une cinquantaine de personnes pour vous soutenir dans le public, ils vous ont aidé ?
Je les ai entendus crier, ils m’ont énormément porté. Je remercie aussi les Polynésiens de m’avoir soutenue et portée jusqu’ici. Ils ont été ma plus grande force. Et même à 16 000 kilomètres, ils m’ont transmis le mana (la force NDLR) pour que je puisse porter cette couronne Miss France.
« Je crois qu’on n’est jamais prête à devenir Miss France »
Hinaupoko Devèze, Miss France 2026
Vous faisiez partie des favorites, est-ce que cela vous a porté ?
Je trouve que cela ne joue pas forcément en notre faveur car on est sous les feux des projecteurs, la moindre erreur est épiée. Moi, ça ne me plaisait pas du tout d’être favorite. J’ai essayé de faire abstraction de tout ça, de ne pas me fier aux pronostics mais juste de rester centrée sur ce que je voulais montrer et véhiculer.
À lire aussi Miss France 2026 : Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti, couronnée à Amiens
Passer la publicitéQuelle cause voulez-vous défendre et pourquoi ?
Je défends la santé mentale, une cause qui me concerne et qui nous concerne tous. Je pense qu’on devrait déstigmatiser ce sujet afin que les gens n’aient plus peur d’oser dire qu’ils ne vont pas bien. Nous sommes dans une société qui a tendance à forger les gens à avoir un caractère dur, à ne pas montrer leurs faiblesses. Or, justement, les faiblesses montrent que nous sommes humains. À travers mon titre, j’ai osé montrer ma fragilité. J’ai moi-même connu, à un moment donné de ma vie, une petite période de moins bien et je n’avais jamais entendu de témoignages, à cette époque, pour m’identifier. Donc j’ai osé porter mon expérience face à 8 millions de téléspectateurs.
Nous sommes à une époque où l’on parle beaucoup de bienveillance et aussi de harcèlement. Est-ce des sujets qui vous tiennent à cœur ?
Oui, évidemment. À travers la cause que je défends, je veux véhiculer de belles valeurs, comme la bienveillance et le fait de ne pas stigmatiser les gens. Chaque personne a une histoire et un vécu. On ne peut pas rencontrer quelqu’un et lui coller une étiquette. Tout ce qui concerne le harcèlement représente pour moi un manque d’éducation. J’aimerais que très tôt, on puisse donner des outils aux enfants afin d’éviter ça.
À lire aussi «Miss huître !» : le costume de Miss Aquitaine à Miss France 2026 moqué par les internautes
Comment imaginez-vous votre année ?
On m’a conseillé de profiter car l’année allait être merveilleuse donc j’ai hâte de la débuter. Je crois qu’on n’est jamais prête à être Miss France. On le découvre, on le devient et on apprend. J’espère en tout cas pouvoir défendre la cause qui me tient à cœur et représenter au mieux les valeurs de la France.
Quelle est la première chose que vous avez envie de faire durant votre règne ?
Je pense que ce n’est pas ce que je veux faire mais ce que je vais faire. J’ai un programme assez chargé dans les jours à venir. La preuve, je suis face à vous sinon je serais à la soirée d’after avec mes copines (rires) ! Je vais découvrir mon programme et puis on verra bien ce qu’il va se passer.