De nouvelles images qui vont faire parler. En marge de son émission consacrée au Paris Saint-Germain et plus particulièrement à Nasser Al-Khelaïfi – diffusée ce jeudi soir sur France 2 –, Complément d’Enquête a mis en ligne, sur sa chaîne Youtube, un long extrait de la réunion explosive de la Ligue de football professionnel du 14 juillet 2024 durant laquelle les présidents de Ligue 1 et Ligue 2 s’étaient querellés au sujet des droits TV.
« Je te promets que tu seras tenu responsable. Je te le dis. »
Nasser Al-Khelaïfi à Benjamin Morel
Après une prise de parole de Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims – au cours de laquelle, il fustige les «branlettes» d’anciens responsables et demande à ses confrères d’être «raisonnables» et de ne pas croire au «Père Noël» –, Benjamin Morel, directeur de LFP Medias présente les avancées des négociations avec beIN Sports qui souhaite récupérer un match par journée. Il attire entre autres l’attention sur l’incompatibilité de certaines demandes de la chaîne qatarie avec l’accord passé avec DAZN. Ce qui a le don de faire sortir de ses gonds le président du Paris SG qui est aussi...le président du conseil d’administration de beIN Media Group.
«Tu mets le bazar dans la Ligue. Je pense qu’on en est là aujourd’hui à cause de toi, Ben [Benjamin Morel, ndlr], accuse Nasser Al-Khelaïfi avec véhémence. Ce que tu fais est tout simplement négatif. Détruire toutes les offres que nous avons. Je te promets que tu seras tenu responsable de tout ce que tu as fait. Je te le dis. Tout ça est enregistré et je rendrai tout ça officiel.». Après son monologue, Benjamin Morel – qui est sur le départ depuis plusieurs mois – tente de prouver que sa présentation était «objective» et qu’elle n’avait pas pour but d’attaquer l’offre de beInSports. Insuffisant pour calmer la colère du dirigeant qatari.
« Joseph, je te respecte, quand tu parles, parle avec respect s’il te plaît »
Nasser Al-Khelaïfi à Joseph Oughourlian
Autre passe d’armes importante de la réunion : celle entre Joseph Oughourlian et Nasser Al-Khelaïfi. Le président du RC Lens – avec une vision un peu plus long terme – prend la parole pour suggérer de donner l’ensemble des matches à DAZN pour avoir l’ensemble de la Ligue 1 sur une même chaine et afin, aussi, de pouvoir négocier de meilleures conditions, notamment pour les abonnés. Le président du Paris SG – qui semble conduire les débats tandis que Vincent Labrune, le président de la LFP est plutôt effacé – intervient alors pour lui demander s’il a «un problème avec beIN ou Canal» et enchaîne sur un nouveau monologue.
Excédé de ne pas pouvoir répondre, Joseph Oughourlian lui lance alors : «Laisse-moi finir maintenant, ça suffit. Tu as parlé trois fois, laisse-moi répondre à ce que tu viens de me dire.» Des propos que le dirigeant qatari n’apprécie pas. Il répond : «Joseph, je te respecte, quand tu parles, parle avec respect s’il te plaît. C’est tout ce que je demande. Tu peux dire tout ce que tu veux mais sois respectueux. N’utilise pas ‘ça suffit’ avec moi.» Ambiance.
Le dirigeant des Rouge et Bleu s’en prend ensuite frontalement son homologue lensois, l’accusant de «ne rien connaître aux médias». Le patron des Sang et Or réplique, attaquant le Qatari sur ses multiples casquettes et son comportement : «Il faut que tu comprennes un concept qui, visiblement, vous échappe chez beIN, au PSG ou au deux, qui s’appelle le conflit d’intérêts. Moi, ça me dérange, tu as pris trois fois la parole, tu intimides tout le monde, tu es un tyran», lâche-t-il.
Agacé par cette attaque sur son éthique, Nasser Al-Khelaïfi est au bord de l’explosion. Il regrette le manque de soutien apporté par Vincent Labrune et des présidents alors même que certains clubs lui ont demandé d’acheter une partie des droits TV avec beIN Sports pour sauver le football français. «Si tu parles encore de ça Joseph, je te promets… Vincent, Jean-Pierre, Pablo, je vous l’ai dit… C’est ce que les clubs sont venus me demander. Ce type de personnes qui me vient me parler là, ils disent que je me plains quand j’essaie d’aider. Et aucun de vous ne dit quoi que ce soit !», s’énerve-t-il. Avant d’ajouter : «Vous laissez passer ça. C’est le problème. Quand je veux essayer, que tout le monde me le demande ‘adhère’. Et maintenant, on me condamne et personne ne dit rien. Non, Vincent? Jean-Pierre, vous tous.»
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