Semi-marathon de Pékin : des robots humanoïdes ont terminé la course face aux humains

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Foulée (mécanique) après foulée, des dizaines de robots humanoïdes ont couru samedi à Pékin le premier semi-marathon au monde à leur être dédié, un symbole des ambitions chinoises dans les nouvelles technologies. Organisé dans la «E-Town», une zone de développement technologique de la capitale chinoise, l'événement, auquel participaient également des sportifs en chair et en os, se présente comme une opportunité de pousser ces machines bipèdes dans leurs retranchements.

Au coup de pistolet sur la ligne de départ des quelque 21 kilomètres, au son de la musique pop diffusée par les haut-parleurs, les robots se sont élancés en esquissant leurs premiers pas, parfois hésitants. De l'autre côté de la route, les participants humains, qui évoluaient sur une piste séparée, sortaient leurs téléphones portables pour immortaliser le départ des machines.

Un petit androïde, tombé à terre, s’est relevé finalement seul après quelques minutes - sous les acclamations de la foule. Un autre, conçu pour ressembler à un Transformer, déviait de sa trajectoire, percutait une barrière et renversait un ingénieur.

«Courir sur une piste, cela peut sembler un petit pas pour un humain. Mais pour un robot humanoïde, c'est véritablement un bond énorme», avait déclaré jeudi à l'AFP Liang Liang, directeur adjoint du comité de gestion de l'E-Town. «Ce marathon, c'est un pas supplémentaire vers une industrialisation des robots humanoïdes», souligne-t-il.

Le premier robot en 2h40 alors que l’homme met moins d’une heure

Une vingtaine d'équipes venues de toute la Chine ont participé à cette compétition, avec des robots dont la taille variait entre 75 et 180 centimètres et un poids pouvant atteindre jusqu'à 88 kilos.

Certains robots ont couru de manière autonome, tandis que d'autres sont pilotés à distance. Des ingénieurs expliquent à l'AFP que l'objectif est de tester les performances et la fiabilité des androïdes. Arriver au bout du parcours, et non pas gagner la course, est la priorité, affirment-ils. Tiangong, le robot le plus rapide a bouclé le parcours en 2h40’42’’. On est très loin des temps de l’homme sur cette distance, moins d’un heure en général pour les meilleurs.

Ce semi-marathon, «c'est une formidable impulsion pour tout le secteur de la robotique», déclare Cui Wenhao, ingénieur de 28 ans pour l'entreprise chinoise Noetix Robotics. «Honnêtement, le secteur a peu d'occasions de pouvoir faire fonctionner ses machines comme cela, à plein régime, sur une telle distance et une telle durée. C'est un test exigeant pour les batteries, les moteurs, la structure et même les algorithmes», souligne-t-il.

En guise d'entraînement, un des robots de l'entreprise avait parcouru quotidiennement l'équivalent d'un semi-marathon, à un rythme de plus de 8 km/h, explique-t-il.

Rivalité avec les Etats-Unis

Un autre jeune ingénieur, Kong Yichang, 25 ans, de l'entreprise DroidUp, affirme que ce semi-marathon aide à «poser les bases» d'une présence accrue de ces robots dans nos vies.

«L'idée (derrière cette course), c'est que les robots humanoïdes peuvent véritablement s'intégrer à la société humaine et commencer à accomplir des tâches que des humains réalisent», ajoute-t-il.

La Chine, deuxième économie mondiale, cherche à être un leader mondial dans l'intelligence artificielle (IA) et la robotique. Elle se pose ainsi en challenger direct des États-Unis, avec laquelle elle est désormais engagée dans une guerre commerciale.

Les entreprises chinoises, notamment privées, sont de plus en plus performantes dans les nouvelles technologies.

En janvier, la start-up DeepSeek avait ainsi fait les gros titres de la presse mondiale avec un robot conversationnel fonctionnant à l'IA et qu'elle affirmait avoir développé à un coût infiniment moindre que ses concurrents américains comme ChatGPT.