Loi agricole Duplomb : l'Assemblée rejette le texte pour éviter l'obstruction parlementaire et passer à l'étape de la commission mixte paritaire

Dans une ambiance crispée, l'Assemblée nationale a rejeté lundi 26 mai la proposition de loi agricole dite Duplomb, par une manœuvre tactique du bloc central afin de passer outre les nombreux amendements écologistes et insoumis. Cette motion de rejet, portée par le rapporteur du texte, le député LR Julien Dive, a été soutenue par 274 députés, issus du bloc central, de la droite et de l'extrême droite.

"C'est une motion qui rejette l'obstruction" des opposants au texte, a souligné la ministre de l'Agriculture, partisane de la loi Duplomb, lors de son passage au journal de 20 Heures de France 2 lundi soir. De son côté, la gauche dénonce un "49.3 déguisé", et la France insoumise brandit la menace d'une motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou.

Par cette tactique, les députés ont renvoyé directement le texte, y compris sa mesure phare sur la réintroduction à titre dérogatoire de certains pesticides néonicotinoïdes, devant une commission mixte paritaire (CMP). Cette instance réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs devra s'accorder sur une version commune, en partant de la version déjà adoptée au Sénat. En cas d'accord, la mouture fera cependant encore l'objet d'un vote dans chaque chambre.

Après le vote, Greenpeace France a dénoncé dans un communiqué "un coup de force anti-démocratique et anti-écologique". La FNSEA a salué, elle, "la responsabilité des députés". "Le texte doit désormais être adopté au plus vite", selon le syndicat agricole, qui a appelé "le gouvernement à annoncer immédiatement la date de la commission mixte paritaire".