Salaires : des augmentations plus faibles en 2025 et 2026, les hausses au mérite privilégiées

Prime aux plus valeureux. Selon l’enquête Salary Budget Planning publiée ce jeudi 31 juillet par WTW, cabinet de conseil en ressources humaines, près des trois quarts des entreprises françaises déclarent privilégier les augmentations au mérite, plutôt que de recourir à des hausses de salaires générales. Une tendance à rebours de celle observée entre 2020 et 2024.

Alors que les prévisions de croissance ont été rabotées par la Banque de France début juin (la banque centrale prévoit désormais un PIB en hausse de 0,6 % cette année, contre 0, % en mars et 0,9 % précédemment), les entreprises cherchent à réduire la voilure.

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Les entreprises prudentes

« En 2025, l’augmentation médiane des salaires est de 3,1 %, contre 3,8 % en 2024, avance le cabinet dans son étude. Cela montre que les entreprises restent prudentes sur leurs dépenses, tout en essayant de rester attractives pour recruter et garder leurs employés. » Pour justifier ce ralentissement des revalorisations salariales, les entreprises mettent en avant des résultats financiers décevants et des politiques de réduction des coûts. Dans le détail, 41 % des entreprises françaises ont réduit leur budget d’augmentations salariales pour 2025 par rapport à ce qu’elles avaient prévu. « À l’inverse, 10 % ont augmenté leur budget, surtout à cause des tensions sur le marché du travail », note l’étude. Les augmentations restent toutefois largement supérieures à l’inflation, de 1 % en juin, soit le niveau attendu pour l’ensemble de l’année 2025.

Cette tendance au ralentissement devrait se stabiliser l’année prochaine. « Dans la majorité des grands marchés les augmentations salariales prévues en 2026 restent stables par rapport à celles attribuées en 2025, à des niveaux médians compris entre 3,2 % et 3,6 % en moyenne », avance le cabinet WTW.

La rémunération des fonctionnaires gelée

Si les salaires du privé vont augmenter plus lentement, ceux de la fonction publique, eux, devraient être totalement gelés. C’est ce qu’a annoncé François Bayrou le 15 juillet dernier. Lors de la présentation de ses orientations budgétaires, le premier ministre a déclaré que la fonction publique serait mise au même régime que tous les autres pour ce qui est de l’année blanche. Autrement dit, qu’elle n’aurait pas droit à une revalorisation salariale. De quoi s’attirer les foudres des organisations syndicales. La fédération des services publics de la CGT a appelé, dès le 16 juillet, « l’ensemble de ses syndicats à réunir leurs adhérent·es et le personnel afin de créer les conditions de mobilisations massives à la rentrée. »