Depuis son arrivée en 2020, la majorité municipale de Pierre Hurmic s’est attaquée à un chantier d’ampleur : réexaminer les 900.000 m² de bâtiments municipaux afin d’en optimiser l’usage. Cet état des lieux des 600 propriétés municipales a révélé qu’environ 10.000 m² de locaux - dont 4000 occupés par le diocèse - étaient peu ou mal exploités. La mairie a donc décidé de réallouer ces espaces, permettant à 150 nouveaux occupants (associations, services de logement d’urgence, services publics) d’y prendre place.
Par ailleurs, la politique de la majorité écologiste ne se limite pas à une meilleure gestion des espaces. Elle consiste également en la vente d’une partie de ce patrimoine immobilier. Le conseil municipal devait voter ce mardi 11 mars la cession de deux immeubles appartenant à la Ville, marquant le début d’une série de mises sur le marché de certains bâtiments. C’est ainsi que lors d’une prochaine séance, l’hôtel de Basquiat, fleuron du XVIIIe siècle situé cours d’Albret, devrait être cédé. Ce bâtiment prestigieux, résidence officielle de la rectrice de l’académie, est loué par l’État à un tarif deux fois inférieur à celui du marché. Lorsque la mairie a annoncé vouloir réviser le loyer à la hausse, le ministère de l’Éducation nationale a préféré renoncer à la location, ouvrant la voie à sa vente.
«Un vrai problème»
Si la majorité met en avant une gestion plus efficace et mieux adaptée aux besoins des Bordelais, l’opposition dénonce un manque criant de concertation. Le groupe Bordeaux Ensemble, principal opposant à la mairie de Bordeaux, a confié au Figaro sa surprise totale face à ces décisions : «Nous n’étions absolument pas au courant de cette stratégie immobilière. La mairie n’en a jamais parlé, et ce manque d’information nous pose un vrai problème.»
Avec cette nouvelle politique immobilière, la mairie écologiste prend un virage inédit dans la gestion de son patrimoine. Reste à savoir si cette stratégie à double tranchant ne risque pas d’appauvrir, à terme, le patrimoine municipal.