«Ozempic Santa» : sur X, Elon Musk indique utiliser un antidiabétique pour maigrir

Il est le patron de Tesla et Space X, accessoirement l’homme le plus riche de la planète et s’est autobaptisé «le Père Noël d’Ozempic». Dans un message explicite publié sur X au lendemain de Noël, Elon Musk a admis utiliser des médicaments pour perdre du poids. Le milliardaire a notamment posté une photo de lui déguisé en Père Noël, image sur laquelle il apparaît amaigri. 

En légende dudit cliché, Elon Musk fait l’apologie du médicament indiqué à l’origine dans le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité, détourné à Hollywood pour ses effets coupe-faim. Puis de préciser que «techniquement, il s’agit de Mounjaro», un autre antidiabétique, moins populaire que l’Ozempic.

Elon Musk poursuit en expliquant les raisons pour lesquelles il a opté pour Mounjaro. «De fortes doses d’Ozempic m’ont fait péter et roter comme Barney des Simpson», écrit-il en réponse au commentaire d’un internaute. «Mounjaro semble avoir moins d’effets secondaires et être plus efficace.» 

Musk, adepte de la première heure

Elon Musk est adepte depuis longtemps des médicaments antidiabétiques. En novembre 2022, une follower lui demandait déjà sur Twitter sa recette pour rester si «beau gosse, affûté et en forme.» Réponse du patron de Tesla en deux mots : jeûne et Wegovy, du nom du petit frère coupe-faim de l’Ozempic, mis en vente en 2021 aux États-Unis. Plus «dosé» en sémaglutide, ce produit est, lui aussi, destiné aux personnes souffrant d’obésité. 

La bulle Ozempic

L’Ozempic fait parler de lui depuis des mois. D’abord sur TikTok, où des milliers de vidéos vues des millions de fois mettent en scène des influenceuses en train de se piquer la cuisse ou le haut du bras, avant de montrer des photos «avant-après» spectaculaires. Puis à Hollywood où le produit fait des ravages. La bulle Ozempic a avalé jusqu’à la présentatrice Oprah Winfrey qui, après avoir déclaré fin 2023 prendre un de ces médicaments amaigrissants mais sans citer de marque, a, en mars dernier, consacré un show télévisé à ces «nouveaux traitements.» Barbra Streisand a, elle, dû présenter des excuses publiques après avoir apostrophé l’actrice et comique Melissa McCarthy sur Instagram : «As-tu pris de l’Ozempic ?»

Obsession de la minceur

«Aujourd’hui, dans les déjeuners en ville, à New York, on a parfois l’impression d’assister à une conversation de spécialistes des molécules antidiabétiques », ironisait en juillet Tressie McMillan Cottom, universitaire américaine auteure de Thick: and Other Essays (Grosse et autres textes, finaliste du National Book Award aux États-Unis, non traduit en France), auprès de Madame Figaro . L’experte constate, étonnée, l’irruption de cette nouvelle obsession chez ses propres amies. «La plupart sont des femmes surdiplômées, qui se sont faites toutes seules et gèrent leur santé avec la même férocité que leur admission à la fac et la gestion de leur carrière», s’agaçait l’éditorialiste du New York Times. «Mais surtout, aucune d’elles n’est diabétique.»

Derrière la prise de ce médicament se cache - bien sûr - la quête inconsidérée de minceur. C’est dans ce contexte que le phénomène a traversé l’Atlantique, entraînant par la suite des pénuries de médicaments et une difficulté à s’en procurer pour les malades.

Des risques

Seulement l’utilisation d’antidiabétiques n’est pas sans risque. Outre ces effets secondaires, après cinq ans d’utilisation en France, certaines études montrent une déperdition de masse musculaire souvent très importante, et un effet sur le visage dû à une perte de poids très rapide, rapidement qualifié par nos confrères américains de «Ozempic face». D’autres effets secondaires nocifs commencent à émerger. Jusqu’à 40 % des patients développent des nausées, d’autres des symptômes gastro-intestinaux (diarrhée, constipation, reflux ou problèmes de vésicule biliaire), provoqués par les incrétinomimétiques qui ralentissent la digestion dans l’estomac. Certaines études très sérieuses, contredites par d’autres, dénoncent aussi des cas de pancréatite – le risque de cancer de la thyroïde, soupçonné un temps, ayant lui été vraisemblablement écarté. Tout cela pour une perte de poids finalement assez faible en moyenne.