Racisme, antisémitisme, islamophobie : la CNCDH enjoint les représentants politiques à ne pas attiser les haines
Un état des lieux glaçant. Dans son rapport 2004, présenté mercredi 18 juin, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) fait état d’un maintien à un niveau très élevé des actes racistes et antisémites. Selon les données du ministère de l’Intérieur, 3 144 faits à caractère raciste, antisémite, antimusulman ou xénophobe ont été comptabilisés en 2024 un chiffre stable par rapport à 2023 (3 139 faits), mais qui ne marque pas de décrue. Ces actes, parmi lesquels 1 570 sont antisémites, soit 50 % du total, 173 sont antimusulmans (6 %) et 1 401 relèvent d’autres formes de racisme ou de xénophobie (+ 15 % en un an) restent 92 % plus élevé qu’en 2022.
Le rapport souligne également une recrudescence de la violence, notamment dans l’espace public et même à l’école. « Le fait saillant est que les passages à l’acte sont plus violents, précise Pierre Tartakowsky, le vice-président de la CNCDH. Malheureusement quand des personnalités gouvernementales parlent de “Mamadou” ou qui reprennent le terme de “submersion migratoire”, cela alimente la xénophobie et légitime la violence envers les personnes étrangères ou perçues comme telles. Par ailleurs, à force d’expliquer, y compris au sein du parlement que toute critique de la politique du gouvernement israélien est une attaque antisémite, on construit une équation selon laquelle Israël = tous les Juifs, chez qui on suppose un soutien inconditionnel à la politique israélienne. Cela attise la haine. »
« La haine est très rarement limitée à une seule cible »
Autre enseignement du rapport 2024 : le sentiment anti-immigrés est le plus corrélé aux autres formes de haine. En clair, plus on rejette les immigrés, plus on rejette les personnes perçues comme juives, musulmanes, asiatiques, roms, noires, et plus on s’oppose à l’égalité entre femmes et les hommes et aux droits des personnes LGBTI. Contrairement aux idées reçues, s’agissant du sentiment antimusulman, les personnes qui