Drapeaux palestiniens : contre les « calculs politiques », Renaud Muselier hisse une vingtaine de drapeaux français

Drapeaux palestiniens : contre les « calculs politiques », Renaud Muselier hisse une vingtaine de drapeaux français

Renaud Muselier, président de la région Sud/Provence-Alpes-Côte d’Azur. Région Paca.

INFO LE FIGARO. Par un acte symbolique affiché lundi matin sur les façades de l’hôtel de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le président de la collectivité veut rappeler les « fondamentaux » de la République française et lancer un appel à l’unité.

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Le message veut être clair. Une vingtaine de drapeaux français seront hissés sur l’hôtel de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dès lundi matin. Pour Renaud Muselier, président de la collectivité régionale, il est temps de réaffirmer haut et fort certains « fondamentaux » républicains au moment où l’instrumentalisation du drapeau palestinien devient, selon lui, un facteur de division inadmissible.

L’acte symbolique est prévu le jour de la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par Emmanuel Macron, attendue à New York lors d’une prise de parole à l’occasion d’une assemblée générale de l’ONU. Rebondissant sur l’initiative du président de la République, Olivier Faure, secrétaire général du Parti socialiste, avait réclamé le pavoisement des mairies françaises en signe de reconnaissance. Mais vendredi, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur démissionnaire, a sommé les préfets de s’opposer à toute utilisation des drapeaux palestiniens. Le risque de « troubles graves » à l’ordre public et le danger d’importation d’un conflit international sur le sol français sont les motifs mis en avant pour justifier ces précautions ministérielles. Renaud Muselier, ex-membre des Républicains devenu délégué régional du parti présidentiel Renaissance, se dit en «soutien total» derrière les actions préfectorales. «Force doit rester à la loi et à l’unité du pays», insiste-t-il.

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Concernant la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État palestinien sur la scène internationale, perçue par certains comme une manière d’encourager une instrumentalisation politique du problème en France, Renaud Muselier défend la position présidentielle. «Le président de la République ne veut absolument pas qu’on utilise le conflit à des fins politiques nationales ! Ce qui compte, c’est la paix : cette paix passera par une solution à deux États, et cette solution est notamment conditionnée au désarmement définitif et total du Hamas. Sans ces conditions, rien n’est possible !», répond-il.

«Certains voudraient nous manipuler»

Pour sa part, l’élu souhaite que plusieurs drapeaux européens apparaissent au fronton de sa région, à côté de la vingtaine de drapeaux français prévus. Son objectif parfaitement assumé est de « rappeler à chacun » que « la République et la France sont ce qui nous rassemble ». « Certains, par calculs politiques, voudraient nous manipuler aujourd’hui, et nous faire oublier que la France et la République sont notre destin commun », accuse l’élu régional, en défendant « l’affirmation » des « valeurs et du drapeau français ». Il ajoute, auprès du Figaro : « Je veux aussi rappeler la force de notre devise : liberté, égalité, fraternité. Ces valeurs doivent être frappées au fronton de nos mairies parce qu’elles nous rassemblent et nous permettent d’avancer ».

Selon un sondage Elabe/BFMTV, 71 % des Français rejettent l’idée d’arborer le drapeau palestinien sur les mairies et 56% des sympathisants socialistes y seraient également opposés. Ces chiffres ne surprennent pas l’élu sudiste. Il estime d’ailleurs que les Français «partagent massivement», le même sentiment. «Ils ne veulent pas que l’on mélange tout et que l’on confonde tout», juge-t-il.

Alors que cette question des drapeaux palestiniens apparaît comme une source de divisions dans le pays, Renaud Muselier veut défendre l’urgence d’un rappel qu’il juge « nécessaire et salutaire ». Contre les fractures, il appelle à « retisser un projet commun pour tous les Français, quelque chose qui nous relie ». Puis de conclure en vantant les richesses de la France, « pays fantastique à l’histoire unique au monde » et en soulignant les menaces pesant sur la paix en Europe. Autant de réalités qui, selon Renaud Muselier, nous imposent de « rester lucides » et de « revenir aux fondamentaux».