Sécurité, rancœurs, fantôme de Lady Di : ce qu’il faut retenir de l’interview choc du prince Harry pour la BBC

Ce vendredi, le prince Harry a brisé le silence à travers un long échange avec la BBC. Face à la caméra, le duc de Sussex est apparu tantôt combatif, tantôt vulnérable, revenant notamment sur la perte de sa protection policière, qu’il qualifie de décision «dangereuse» pour sa famille et lui. Il accuse la Couronne d’avoir influé sur le processus, dans le but de lui mettre la pression après son départ pour les États-Unis. Le prince a ainsi évoqué les tensions qu’il entretient aujourd’hui avec ceux qui l’ont élevé, le silence de son père, et son sentiment d’impuissance face à l’impossibilité de ramener ses enfants dans son pays natal.

Pour rappel, cette décision de justice porte sur le différend, en 2021, entre le prince Harry et le ministère de l’Interieur quant à la protection policière de ce dernier sur le sol anglais. Ayant été déchu de son titre royal et en tant que «simple citoyen, il ne bénéficiait plus de la même garde que les membres de la famille royale. Ainsi, le prince Harry ne s’est pas contenté de contester la décision judiciaire finale : il en a aussi interrogé les motivations. Le comité Ravec, chargé d’évaluer les protections accordées aux figures publiques, inclut des représentants de la Couronne. Une découverte qui, dit-il, l’a «glacé». Selon lui, cette présence aurait permis à Buckingham d’orienter la décision concernant sa sécurité au Royaume-Uni. «Ils savaient qu’ils nous mettaient en danger. Et ils espéraient que ce risque nous ramènerait dans le rang», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, aux arguments avancés par les autorités britanniques — selon lesquels son statut actuel ne justifie plus une protection automatique — Harry oppose sa réalité de cible permanente. Ancien capitaine de l’armée, doublement engagé en Afghanistan, il rappelle que sa visibilité, son nom et son passé le rendent vulnérable, quelle que soit sa fonction officielle. «Mon statut n’a pas changé. Je suis qui je suis.»

« Je ne peux pas montrer mon pays à mes enfants »

Mais au fil de l’interview, l’enjeu s’est déplacé vers la rupture affective et ses liens tendus avec la Couronne, notamment avec son père et son frère aîné, le prince William. Il a déclaré qu’il lui était désormais «impossible» de ramener son épouse, Meghan Markle, et leurs enfants, Archie et Lilibet, au Royaume-Uni. «Ce qu’ils vont rater ? Absolument tout», a-t-il confié, ému. «J’aime mon pays, je l’ai toujours aimé. Mais c’est vraiment triste de ne pas pouvoir montrer ce pays, mon pays natal, à mes enfants.»

Depuis leur départ en 2020, le couple Sussex ne revient outre-Manche qu’à l’occasion de funérailles ou de procédures judiciaires. Pour le fils de Lady Di, qui dit craindre pour sa vie, un retour ne serait envisageable qu’à condition d’être « invité » — ce qui impliquerait une sécurité institutionnelle assurée.

Sans jamais prononcer directement son nom, il a également invoqué, en creux, la mort de sa mère, Lady Diana, pour éclairer ses craintes. « Je ne veux pas que l’histoire se répète », a-t-il déclaré, faisant référence à la course-poursuite de cette dernière dans les rues de Paris avec des paparazzis, avant sa mort dans un accident sur le pont de l’Alma. «Ce qui m’a glacé, c’est de découvrir que certaines personnes voulaient justement qu’elle se répète », a-t-il ajouté.

Relation à vif

Enfin, la relation avec son père, le roi Charles III, est apparue à vif. Le prince Harry a confirmé qu’ils ne se parlaient plus «à cause de cette histoire de sécurité». «Je ne sais pas combien de temps il lui reste. Mais ce serait bien de se réconcilier», a-t-il cependant admis. Si le ton est plus apaisé qu’au moment de la parution de ses mémoires, Le Suppléant, ouvrage à charge contre l’ensemble du système monarchique, il reconnaît que certains membres de sa famille «ne [lui] pardonneront jamais» ce livre. Lui, à l’inverse, dit avoir «pardonné» à son père, son frère et sa belle-mère, la reine Camilla, constatant que «la vie est trop courte pour rester dans le conflit permanent».