Top 14 : pour l’UBB, l’heure de passer à la vitesse supérieure durant ces doublons

Le stade éteint, les mines déconfites et une fête gâchée. Il y a trois semaines, quelques jours avant de voir le XV de France défier les Gallois en ouverture du Tournoi des six nations, les supporters bordelais avaient assisté à la défaite de leurs joueurs, de deux petits points face au LOU, sur une pénalité de Léo Berdeu filant entre les perches à quelques secondes du coup de sifflet final. «Dans le vestiaire, tout le monde était très déçu. On avait à cœur de faire quelque chose de spécial à Chaban juste avant les vacances. On va rebondir lors du déplacement à Bayonne», affirmait ainsi Ben Tapuai après la rencontre, dans des propos rapportés par France Bleu .

Une entrée en matière délicate, pour ne pas dire ratée, suivie de deux semaines de répit, laissant aux hommes de Yannick Bru le temps de ruminer longuement leur triste revers. Revers durant lequel les entrées des deux stars, Maxime Lucu et Matthieu Jalibert, à l’époque relâchées par le staff des Bleus, n’avaient pas eu l’effet escompté, assez rare pour le signaler.

Le spectre de la saison passée

Au moment de défier une équipe de Bayonne qui n’a plus perdu depuis le 27 avril 2024 à domicile, l’heure est à la reconquête pour le leader, reparti à l’entraînement en fin de semaine dernière avec plein de bonnes intentions. Signe heureux du destin, ce sont les Bordelais qui étaient parvenus à faire tomber les hommes de Grégory Patat il y a plus de sept mois. Rebelote ce samedi ?

Si on peut s’inquiéter de ce premier accroc face à Lyon, simple 9e du championnat, c’est bien car l’UBB s’était écroulée durant cette période au cours de la dernière saison. Les Unionistes avaient traversé, pour ainsi dire, les doublons comme des fantômes, concluant ce rude examen avec seulement deux victoires sur six, bilan fatal dans la course aux demi-finales directes, précipitant leur échec sur la dernière marche face au Stade Toulousain. Ainsi, après une première défaite inattendue à domicile, l’urgence de compenser avec un bon résultat sur une pelouse extérieure pointe déjà le bout de son nez.

Il n’y a plus de temps de repos, c’est dur tous les week-ends

Romain Latterade, talonneur de l’UBB

Oui, Bordeaux-Bègles est toujours leader et possède 51 points, à égalité avec son rival Toulouse, mais la menace toulonnaise se fait de plus en plus forte ces dernières journées, les Varois pointant à la 3e place avec 48 points. Et les coéquipiers de Romain Latterade savent l’importance de réussir le bloc de matches qui se profile devant eux : «Il faut vraiment que l’on se concentre sur nous. Les trois équipes (Bayonne, Clermont puis Perpignan) vont vouloir faire tomber le premier du Top 14. Ça va être des matchs très disputés, très accrochés. On fera le point après la fin de ces trois rencontres. Il n’y a plus de temps de repos, c’est dur tous les week-ends», affirme le talonneur unioniste au micro de TV7, avant d’ajouter : «Il va falloir faire un gros match pour essayer de rattraper les points que l’on a perdus chez nous».

Au défi de gagner sans sa ligne de galactiques

Sans surprise, les Unionistes devront composer en l’absence de plusieurs de leurs cadres. Matthieu Jalibert, Louis Bielle-Biarrey, Yoram Moefana et Damian Penaud, tous titulaires et déchus la semaine dernière à Twickenham, ne pourront donc pas jouer sous les couleurs de leur club, n’ayant pas été libérés par Fabien Galthié et son staff en vue du déplacement en Italie.

Ajoutez à cela les absences de Pablo Uberti sur l’aile gauche (blessé à la main) et Romain Buros à l’arrière (grosse entorse), en bref, il y aura de la bricole dans la ligne d’arrières bordelaise ce samedi à Jean-Dauger. Seul «rescapé», Maxime Lucu, bien libéré par le staff des bleus après le revers tricolore dans l’ouest de Londres le week-end dernier. Le capitaine unioniste, qui reste donc sur une entrée mitigée face aux Lyonnais - une fois n’est pas coutume -, sera certainement la clé d’un succès girondin en terre basque. Une charge habituelle à porter sur ses épaules et la responsabilité de guider les siens.

Tout comme son manager, Yannick Bru, qui doit, lui, prouver sa capacité à faire gagner ses hommes sans les grandes stars de l’effectif. Chose qu’il avait déjà réalisée en décembre dernier sur la pelouse de Castres. Mais force est de constater que cette défaite face au LOU est un premier caillou dans la chaussure de l’ancien manager bayonnais. «Tout le monde a besoin de souffler. À l’issue d’un long bloc de dix semaines, on n’a pas réussi à mettre le dernier coup de collier. Cela nous renvoie à nos études», regrettait-il après le revers des siens. Trois semaines plus tard, l’heure est venue de repasser à l’examen pour l’Union Bordeaux-Bègles.