Non, l'horloge iranienne annonçant la "destruction d'Israël" à Téhéran n'a pas été détruite
"La célèbre 'horloge de l'apocalypse israélienne' détruite à Téhéran" : c'est de cette façon que le média israélien Israel Hayom a titré un de ses articles publié en ligne lundi 23 juin. Installée en 2017, cette horloge est censée montrer le "nombre de jours restants" avant la "destruction d'Israël", en référence aux propos de l'ayatollah Ali Khamenei qui avait affirmé en 2015 qu'il ne resterait "plus rien" du pays d'ici 2040.
Israel Hayom, dont la version imprimée gratuite est l'une des plus distribuées en Israxël, n'est pas le seul média israélien à avoir annoncé la destruction de l'horloge. Le Canal 14, ILTV ou l'analyste de Canal 12 Amit Segal ont aussi soutenu que cette horloge avait été bombardée par l'armée israélienne.

Sur quoi s'appuyaient ces affirmations ? Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait annoncé le jour-même qu'Israël attaquait "avec une force sans précédent des cibles du régime et des organes de répression du gouvernement au cœur de Téhéran", dont "l'horloge 'Destruction d'Israël' sur la place de Palestine", dans un post publié sur X.
Sur la même plateforme, de nombreux comptes israéliens avaient également relayé cette affirmation, comme les comptes pro-Israël Aviva Klompas ou Hen Mazzig.
"L'horloge de Téhéran n'a pas été visée"
Mais cette horloge numérique n'a en réalité pas été visée et est toujours debout. La rédaction des Observateurs de France 24 a obtenu la confirmation d'Ali Al-Basha, correspondant de notre chaîne en Iran, que cette structure, située place de Palestine, était toujours en place et qu'aucune frappe n'avait ciblé la zone lundi. "L'horloge de Téhéran n'a pas été visée. J'ai bien vérifié qu'elle n'avait pas été remplacée. Tout est resté en l'état", a-t-il indiqué jeudi à notre rédaction.
Le journaliste a également envoyé une photo du lieu, prise mercredi à 22 h 28 (heure de Téhéran), soit un jour après le cessez-le-feu officialisé entre Israël et l'Iran mardi, pour confirmer son état.

L'armée israélienne n'a elle-même jamais annoncé avoir ciblé cette horloge symbolique. Dans une publication sur X lundi à 14 h, l'armée avait en effet précisé l'ensemble des cibles visées, sans jamais mentionner la place de Palestine où se situe l'horloge.
Une horloge érigée en 2017
Cette horloge avait été érigée en 2017, lors de la journée mondiale d'Al-Qods, manifestation annuelle en soutien à la Palestine et contre Israël instaurée par l'ayatollah Khomeini en 1979. À cette date, le compte à rebours indiquait qu'il restait 8 411 jours avant la destruction de l'État hébreu.
Des photos du 23 juin 2017 montrent notamment l'érection de ce panneau, qui indique en persan, en anglais et en arabe que "le régime sioniste ne survivra pas dans les 25 prochaines années". Un poing aux couleurs de la Palestine frappant une étoile de David est également visible.

Dans un discours prononcé devant les manifestants à Téhéran, le président du Parlement d'alors, Ali Larijani, avait qualifié Israël de "mère du terrorisme" et déclaré qu'au "XXe siècle, il n'y a pas eu d'événement plus inquiétant que l'établissement du régime sioniste".
Article coécrit avec Dana Mansour.