L’application Grindr autorise finalement ses utilisateurs à écrire la mention «pas de sionistes» sur leur profil

Vivement critiquée, la plateforme est revenue sur sa décision le 6 août, seulement trois jours après l’avoir prise. Martin BUREAU / AFP

L’application de rencontre appréciée de la communauté queer a fait machine arrière, trois jours après avoir annoncé l’interdiction.

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Encore une polémique pour Grindr. L’application de rencontres appréciée de la communauté queer était sous les feux des projecteurs, cette semaine, après avoir interdit à ses utilisateurs d’inscrire la mention «pas de sionistes» dans leur description, sur leur profil. Une décision vivement critiquée par certains, et sur laquelle l’entreprise est finalement revenue, trois jours après l’avoir prise.

Pour rappel, le sionisme est une doctrine qui défend la création d’un État refuge pour les juifs sur leur terre d’origine. Depuis l’accélération du conflit Israélo-Palestinien en automne dernier, le terme a pris une tournure d’autant plus politique, des internautes l’utilisant même pour désigner des personnes juives, en évitant ainsi l’accusation d’antisémitisme. Or, si des utilisateurs pensaient pouvoir personnaliser librement leur profil, la plateforme a décidé récemment de durcir sa réglementation en bannissant l’indication «pas de sionistes». «Cette politique de modération a été mise en œuvre à la suite d’escalades d’utilisateurs autour de la nature potentiellement incendiaire (de ces propos)», a justifié un porte-parole de Grindr à Queerty.

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Cette nouvelle règle n’a toutefois tenu qu’une poignée de jours : le même porte-parole a indiqué au média que la décision initiale de censurer ces termes avait été «annulée après examen». Et ce, alors que l’Anti-Defamation League, qui lutte contre l’antisémitisme, avait salué cette politique.

Propos homophobes, racistes ou encore grossophobes

Ce revirement n’a toutefois pas apaisé l’agacement d’utilisateurs, qui accusent Grindr d’un deux poids, deux mesures. Si elle a tenté d’empêcher les profils de contenir la mention «pas de sionistes», l’application ne fait en revanche rien contre d’autres indications, comme «pas de noirs», «pas de gros» ou encore «pas d’Arabes». Et ce, alors que Grindr se veut inclusif, et interdit théoriquement le racisme ou la discrimination dans ses règles.

Ce n’est pas la première fois que l’application doit faire face aux critiques. Elle a ainsi été utilisée à de nombreuses reprises, récemment, pour organiser des guets-apens de personnes donnant rendez-vous à des utilisateurs, avant de leur dérober leurs effets personnels, ou de les agresser. Grindr a également partagé des données sensibles auprès de ses annonceurs, une politique pour laquelle elle avait été punie.